18 août 2020-18 août 2021 : Il y a un AN, le président Ibrahim Boubacar Keïta démissionnait

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IBK rédigeant sa lettre de démission
IBK rédigeant sa lettre de démission

L’année 2020 n’aura pas été de tout repos pour l’ancien chef de l’état et son gouvernement. Pendant plusieurs mois, les écoles étaient restées fermées à cause de la grève des enseignants. La crise de la Covid-19 est venue s’ajouter à cette crise, amenant les autorités à prendre certaines mesures dont le couvre-feu, contesté par une partie de nos compatriotes. Entre-temps, des voix se sont élevées pour dénoncer la mauvaise gouvernance, l’insécurité grandissante, le détournement des fonds destinés à la Loi d’orientation et programmation militaire (Lopm), l’achat des équipements militaires, etc.

Dans ce contexte, l’ancien président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko fut convoqué au Tribunal de la Commune IV pour «affaire le concernant». La raison, selon son porte-parole Issa Kaou N’Djim, est que le leader religieux avait, au cours d’un meeting, dénoncé « la corruption, l’affaire des avions cloués au sol, des blindés en carton, la mauvaise gouvernance…». à cause de la mobilisation de ses partisans au niveau dudit tribunal, son audition a été reportée. La foule, en colère, s’est transportée à la mosquée où officie le leader religieux à Badalabougou. Dans la foulée, un meeting fut organisé au Palais de la culture pour appeler à un plus grand rassemblement quelques jours plus tard.

Les propos tenus par l’imam Dicko avaient, en son temps, fait réagir les présidents des institutions de la République qui, dans un communiqué, ont dénoncé la «diffusion sur les médias et les réseaux sociaux des propos insurrectionnels, subversifs et séditieux tenus par l’imam Mahmoud Dicko et la coordination se réclamant de ses idéaux contre les autorités légitimement établies par le peuple malien». Ils ont condamné ces agissements et engagé le gouvernement à « mettre fin à l’impunité par une application rigoureuse des dispositions pénales, pour la préservation de l’ordre public et de l’état de droit».

Pendant ce temps, la situation se crispait davantage sur le plan politique avec la prorogation des mandats des membres du Haut conseil des collectivités, des conseillers communaux et des députés à deux reprises sur un avis favorable de la Cour constitutionnelle. Ce qui, de l’avis général, s’est fait en violation de la Constitution et des conventions internationales en matière de démocratie et de gouvernance. à cela s’est ajoutée l’insécurité grandissante avec son cortège de morts civils et militaires qui ont exacerbé le mécontentement général de la population.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la proclamation des résultats définitifs des élections législatives de mars-avril 2020 par la Cour constitutionnelle. La contestation sociale a atteint son point culminant après que la Cour ait rendu son Arrêt.

DOS AU MUR-C’est dans ce contexte qu’à l’appel du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), deEspoir Mali Koura (EMK) et de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (Cmas), des milliers de personnes vont se retrouver le 5 juin 2020 à la place de l’Indépendance pour un meeting. La manifestation annoncée comme pacifique s’est achevée par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre au niveau de Djicoroni-Para.

Les manifestants avaient « exigé » la démission du chef de l’état « le même jour avant18 heures». à l’expiration de l’ultimatum, certains se sont dirigés vers la résidence du président Keïta à Sébénicoro pour «exiger sa démission». Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Après cette manifestation, les contestataires ont décidé de maintenir la pression. Suite au succès retentissant de ce rassemblement, les différentes entités politiques et de la société civile ayant pris part vont se constituer en Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). La Cour constitutionnelle était dans leur viseur suite à son Arrêt controversé sur les résultats définitifs des législatives. De même, ils réclamaient la démission du chef de l’état pour mettre en place une transition. Sous la pression, quatre membres de la Cour constitutionnelle ont rendu le tablier. Leur démission avait été précédée par le décès d’un des leurs. Le 11 juin 2020, le gouvernement a démissionné et le chef de l’état a renouvelé sa confiance en Dr Boubou Cissé comme Premier ministre, qui a mis en place une équipe restreinte de six ministres en attendant la suite du dialogue avec les contestataires.

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