Le respect, quel que soit le statut d’une autorité, est un préalable à toute société bien organisée. C’est un vent maléfique qui souffle sur le Mali. Si les gens saluent les actions de la justice, il ne faudrait pas qu’ils oublient l’implication des (OPJ) officiers de police judiciaires qui sont aussi très sollicités.
En effet, hier Mardi 29 Octobre 2019, aux alentours de 15heures, les deux substituts du procureur de la commune III s’étaient présentés inopinément devant les cellules dudit commissariat pour s’enquérir de la condition de détention des gardes à vue.
Il est évident que la démarche est normale, mais elle ne porte aucune marque de respect de vaillants policiers qui sont constamment dans la gestion des procédures. Le chef de poste du commissariat aurait demandé, sans succès, aux deux magistrats (substituts) de s’adresser au commissaire dans son bureau. Cela n’aurait pas enchanté les substituts qui se sont dirigés vers le violon. Ils ont été rejoints par le commissaire aussitôt informé par son chef de poste.
Selon nos sources sécuritaires, la situation aurait dégénéré au bout de quelques minutes entre le commissaire du 1er arrondissement et l’un des substituts. « Il est même malheureux que des agressions physiques et des coups soient donnés. C’était des personnalités et l’un et l’autre ne devaient pas se comporter ainsi » explique notre témoin.
Selon nos informations, la scène n’était pas admirable. Ce Mercredi 30 Octobre, les deux substituts du procureur de la commune III auraient saisi leurs syndicats. Le commissaire en aurait fait autant avec le syndicat des commissaires et sa hiérarchie pour toutes fins utiles.
D’après nos sources, le procureur de la commune III du District se trouve à l’extérieur du Mali pour une mission. Il est fortement sollicité pour trouver une issue favorable à la crise.
Un magistrat quelque peu gêné révèle ceci : « Au tribunal de grande instance de la commune III du District de Bamako, une plainte judiciaire a été rédigée par les deux substituts contre le commissaire du premier arrondissement de Bamako pour agression et menace » confie t-il.
Les démons sont partout, y compris entre les partenaires essentiels d’une justice sous pression. Au Mali, avec l’implication des uns et des autres, les choses rentreraient sûrement dans l’ordre. La justice, sans la police, ressemble à véhicule sans conducteur.
Source : Figaro du Mali