27 novembre 2013- 13 janvier 2020 : 7 ans en prison sans jugement, le général Sanogo doit être libéré !

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Sept (07) ans, jour pour jour, le général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup de force contre le régime conteur d’Amadou Toumani Touré (ATT), croupit dans les geôles du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Il faut rappeler qu’ATT a conduit le Mali droit dans l’abîme. Il convient de faire ici l’économie des raisons qui ont poussé l’armée malienne à mettre fin au régime du général Amadou Toumani Touré. Il faut simplement rappeler que la situation socio économique et politique était devenue si délétère qu’il fallait qu’ATT rende le tablier. La situation sécuritaire était à son comble. Le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes ont décidé d’écourter les souffrances de notre peuple en le débarrassant de la gestion calamiteuse de ses affaires par un homme qui n’avait plus rien de bon à lui donner.

C’était le 22 mars 2012. Le soutien populaire ne s’est pas fait attendre. Mais pour torpiller cette promesse d’un mieux être à notre peuple, des femmes et des hommes, en mal de crédibilité dans leur propre pays, s’étaient accrochés à certains chefs d’État de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour venir faire la guerre à notre vaillante armée pour chasser Sanogo du pouvoir. Hélas ! Leur cause était perdue. Leurs  nombreux mercenaires ont été foudroyés par Sanogo et ses hommes. C’était lors du contre coup de force tenté par des ennemis de notre peuple tapis dans l’ombre du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR). Mais ils n’ont pas abandonné leur dessein. Ayant perdu sur le terrain militaire, ils se sont transportés sur celui de la justice pour l’affaire dite des bérets rouges qui auraient été tués par les hommes de Sanogo après qu’ils furent faits prisonniers (il paraît !).

Après lui avoir joué des sales coups politiques, Sanogo est arrêté, le 27 novembre 2013. Il n’était pas exclu de le liquider si la moindre résistance devrait venir de sa part. Sanogo et ses hommes croupissent dans les geôles d’IBK depuis maintenant sept ans et cela sans jugement. Il convient donc de retenir que le délai d’emprisonnement sans procès est largement dépassé sans que Sanogo et ses compagnons soient situés sur leur sort. Un procès avorté s’est tenu à Sikasso en 2017. Dès lors, c’est le silence radio, comme si de rien n’était ! Le constat ici est amer: en dépassant le délai d’emprisonnement sans jugement, le président IBK se livre à la violation flagrante de la loi. Mais il n’est pas à sa première: le mandat des députés de l’Assemblée nationale est arrivé à terme depuis belle lurette. Pour deux fois, leur mandat a été prolongé.

Pourtant, de l’avis d’observateurs avertis de la scène politique nationale, il était possible de faire le couplage des législatives et de la présidentielle en 2018. En tout cas, les millions engloutis dans la conférence dite d’entente nationale (qui n’a visiblement rien donné) et dans ce qu’il convient de nommer ‘’dialogue national inclusif’’ (dont l’application se fait attendre sur le terrain), pouvaient à vrai dire servir à autre chose dans l’établissement du bien être socioéconomique du peuple travailleur.

Pour tout dire, l’emprisonnement sans jugement de Sanogo et compagnons est l’expression d’un malaise profond de l’État. Une question se pose donc: pourquoi IBK ne libère-t-il pas toujours les présumés coupables dans l’affaire des bérets rouges assassinés ? De quoi a-t-il peur donc ? La seule certitude, c’est que dans un État de droit, la détention sans jugement est impensable.

Il urge de les libérer comme le procès est toujours reporté à plus tard.

Fodé KEITA

Source : Inter de Bamako

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