43ème Conseil des gouverneurs du Fonds international de développement agricole (FIDA) : Un monde sans faim d’ici 2030

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Des paysans dans un champ de mais
Des paysans dans un champ de mais (image d'archive)

Le 43ème Conseil des gouverneurs du Fonds international de développement agricole (FIDA) de cette année a démarré le 11 février 2020 à Rome, en Italie. Les participants (Chefs d’Etat, ministres, artistes et grandes figures du monde du développement) renouvèleront leur engagement à éliminer la faim d’ici à 2030 et définiront ce qui doit être fait et comment y parvenir.

Le Conseil des gouverneurs, statuera sur des sujets tels que l’approbation des nouveaux membres, la nomination du Président du FIDA, les affaires touchant au siège permanent du FIDA, l’approbation du budget administratif et l’adoption de politiques, de critères et de règlements d’ordre général. La présidence des sessions du Conseil des gouverneurs est assurée par le Président du Bureau du Conseil des gouverneurs.

Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies, dont le siège est à Rome, en Italie. Le Conseil des gouverneurs est le principal organe de décision du FIDA. Il comprend tous les Etats membres du FIDA et tient une session annuelle, à laquelle participent tous les représentants officiels des Etats membres, à savoir les gouverneurs, leurs suppléants et tout conseiller désigné.

Avec les conditions climatiques extrêmes, les conflits, la fragilité et les migrations qui menacent les systèmes alimentaires, c’est pour quoi, les dirigeants devront investir davantage dans les populations rurales qui cultivent la nourriture. Ils n’ont que dix ans pour atteindre l’objectif d’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim à l’échelle mondiale. Cela signifie qu’ils devront intensifier les investissements là où la pauvreté et la faim sont concentrées, à savoir dans les zones rurales.

Avec un soutien accru de la part des États membres, le FIDA vise à augmenter la production de plus de 200 millions de petits producteurs, à améliorer la résilience de plus de 100 millions de personnes en milieu rural et à accroître les revenus d’environ 260 millions de femmes et d’hommes en milieu rural d’au moins 20% d’ici 2030.

Il apparaît de plus en plus clairement que le chemin vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) passe par les zones rurales, où vivent 80% des personnes les plus pauvres du monde. Investir dans l’agriculture et le développement rural est le moyen le plus direct de voir s’accroître leurs revenus et leur sécurité alimentaire. Des études montrent que la croissance économique dans l’agriculture est deux à trois fois plus efficace à réduire la pauvreté que celle dans tout autre secteur.

Le FIDA étant la seule institution multilatérale exclusivement axée sur les zones rurales, il intervient dans des endroits reculés où arrivent peu d’autres projets de développement. Dans la décennie qui vient, le FIDA mettra à profit ses compétences et son expertise uniques pour concevoir et mettre en œuvre des projets d’investissement rural ciblant les groupes les plus vulnérables du monde, notamment les femmes, les jeunes et les populations autochtones dans les zones rurales.

Afin d’accroître significativement son impact et sa capacité à aider les pays qui en ont le plus besoin, le FIDA élabore un nouveau modèle financier qui permet de canaliser davantage de ressources vers les pays et les populations les plus pauvres. Ainsi, le FIDA pourra continuer à offrir un fort retour sur investissement à ses bailleurs de fonds, et démultiplier l’impact de leurs contributions.

Le Programme d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP), le programme phare du FIDA visant à canaliser les fonds destinés aux changements climatiques et à l’environnement vers les petits exploitants agricoles, sera étendu pour fournir davantage de fonds aux pays à faible revenu, en particulier ceux qui connaissent des niveaux élevés de malnutrition, et aux situations fragiles où les investissements en matière d’adaptation aux changements climatiques font défaut. Il se concentrera davantage sur les liens entre changements climatiques et impact sur les femmes, les jeunes et la nutrition.

En outre, le nouveau Programme de financement du secteur privé visera à faire en sorte que les investissements et le savoir-faire du secteur privé contribuent au développement des petites et moyennes entreprises rurales et des organisations paysannes

Le FIDA agit également en tant qu’assembleur de financements et il est considéré comme un intermédiaire de bonne foi, notamment par les populations rurales et leurs organisations. En travaillant avec les gouvernements, la société civile, le secteur privé et d’autres partenaires, le FIDA mobilise des investissements croissants qui transforment les zones rurales sur le plan économique et social.

Le FIDA continuera d’investir au niveau local dans les petites et moyennes entreprises, les petits producteurs et dans l’économie rurale non agricole, tout en élargissant son action en matière d’adaptation aux changements climatiques, de protection de l’environnement, d’autonomisation des femmes et des jeunes et d’amélioration de la nutrition.

La faim en Afrique poursuit sa progression (ONU)

La faim en Afrique continue sa progression après plusieurs années de déclin, hypothéquant les efforts d’éradication déployés pour atteindre les objectifs de Malabo 2025 et le Programme de développement durable 2030, en particulier l’Objectif de développement durable 2 (ODD 2).

Les nouvelles données, présentées dans un rapport des Nations Unies, indiquent que 237 millions de personnes en Afrique subsaharienne souffrent de sous-nutrition chronique, entravant ainsi les progrès réalisés ces dernières années.

Ce rapport, élaboré conjointement par le Bureau régional de la FAO pour l’Afrique et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a été présenté mercredi à Addis-Abeba lors d’un événement présidé par Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO pour le climat et les ressources naturelles.

Il montre que davantage d’Africains continuent de souffrir de sous-alimentation plus qu’ailleurs dans le monde. Selon les derniers chiffres, 20% de la population africaine était sous-alimentée en 2017.

Près de la moitié est due à l’accroissement du nombre de personnes sous-alimentées en Afrique de l’Ouest, tandis qu’un tiers se trouve en Afrique orientale.

Les causes de l’aggravation de la famine seraient le réchauffement climatique et les conflits armés. Des pays africains comme le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et la Centrafrique sont particulièrement touchés. C’est ce qu’explique Francis Djomeda, le représentant pour le Niger de la Welthungerhilfe (WHH).

Pour cette rencontre de haut niveau de 48 heures, le Mali est représenté par une forte délégation avec en sa tête le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.

Mahamadou YATTARA

Source : Inf@sept

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