4e congrès ordinaire du MNLA: le processus de fusion en bonne voie

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Kidal photo
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Un vent de congrès souffle, ces derniers temps, sur la partie septentrionale du pays. Après le congrès du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) du 26 au 29 octobre dernier, à Kidal, auquel a succédé celui du Conseil Supérieur du Groupe d’Autodéfense Touareg, Imghads et Alliés (GATIA), du 2 au 3 Novembre 2019 à Aguelhoc, c’est au tour du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) de tenir son 4e congrès ordinaire, dont les travaux se déroulent, du 30 novembre au 3 décembre, à Kidal.

Cet important rendez-vous du MNLA est polarisé par deux objectifs majeurs.
« Ce congrès se propose de procéder à la réorganisation et à la redynamisation des structures du MNLA en vue de leur adéquation avec le contexte du moment marqué par des enjeux politiques, sécuritaires et humanitaires préoccupants. Il s’agira également de faire une évaluation exhaustive du niveau d’application de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, en vue de faire le point de son niveau d’application, des difficultés liées à sa mise en œuvre et proposer des solutions à la hauteur des attentes des populations. C’est pourquoi j’appelle toutes les parties concernées à plus d’engagements afin de parvenir dans les meilleurs délais à une gouvernance concertée et coordonnée de l’accord », a expliqué le Secrétaire général du MNLA, Billal Ag Acherif.
Ce présent congrès, initialement prévu en Avril 2019, a fait l’objet d’un report de six mois, dans le but, explique le Secrétaire général du MNLA, de permettre la concrétisation des réformes engagées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Toutes choses qui devraient permettre au Mouvement de mieux se situer quant à sa future orientation. A le croire, « ces réformes tant attendues peinent à voir le jour, faute d’une volonté politique à la hauteur des enjeux du pays ».
Bilal présente un sommaire bilan à l’ouverture des assises du congrès : « depuis son dernier Congrès tenu en Avril 2016, le mouvement s’est investi à mettre en œuvre son plan d’action qui en est issu et à accompagner les populations de l’Azawad en ce qui concerne leurs préoccupations, notamment dans le domaine de la sécurité, de l’humanitaire, celui de cohésion sociale et de la réconciliation entre toutes les communautés sans exclusive ».
Parmi les points saillants du discours de Bilal Ag Achérif, il y a l’insécurité endémique qui a des conséquences humanitaires sur les populations civiles contraintes parfois de se déplacer ou de se réfugier loin de leurs terroirs. Si le MNLA se flatte de faciliter l’accès des humanitaires aux populations vulnérables dans les secteurs sous son contrôle, il décoche une flèche contre les autorités nationales : « face au refus injustifié de l’État malien de soutenir les mesures transitoires mises en place conformément aux dispositions l’Accord en vigueur, le MNLA ne cesse de multiplier les plaidoyers pour rendre disponibles les services sociaux de base au bénéfice des populations ».
Le MNLA a également pointé du doigt la lenteur dans la mise en œuvre de l’Accord qui a favorisé une insécurité de plus en plus inquiétante. Aussi, appelle-t-il « le Gouvernement du Mali à arrêter de miser sur l’usure et l’enlisement de la situation dans le souci de se dédouaner de son rôle de premier responsable dans la mise en œuvre de l’accord qui est l’unique opportunité pour une paix durable au Mali ».
Un autre point saillant qui est dans l’air du temps, après l’appel du Secrétaire général du HCUA, est la fusion des différents mouvements armés, à savoir le HCUA, le MNLA, et le MAA dissident. A cet effet, le Secrétaire général du MNLA assure que non seulement le processus est en bonne voie, mais surtout qu’il y a le souci de prendre en compte tous ceux qui partagent la préoccupation de l’unité de l’Azawad.
« La confiance, la cohésion, la solidarité et l’unité au sein de la CMA ne sont plus à démontrer et le processus politique pour atteindre la fusion de nos organisations est sur ses bonnes marches. Il est cependant important de nous assurer que ce processus ne laissera personne derrière, y compris ceux de nos frères d’autres organisations et obédiences politiques qui estiment être intéressés par l’unité autour de l’Azawad, notre bien commun » a-t-il dit.

Dans le cadre de l’éducation, Bilal Ag Achérif a tenu à remercier tous les pays qui ont volontairement participé à la formation de leurs étudiants par l’octroi de bourses d’études pendant cette période de crise.

PAR BERTIN DAKOUO

Source Info Matin

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