Révision de la charte de la transition du 12 septembre 2020 : Un partage de gâteau qui ne dit pas son nom

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La révision de la Charte de la transition, adoptée à l’issue d’une concertation de trois (03) jours en septembre 2020, n’est plus, ni moins qu’une entente entre les autorités de la transition et certains partis politiques. Au nom d’un soi-disant d’inclusivité autour du projet de refondation de l’État, le gouvernement veut appeler d’autres représentants à la soupe populaire pour bien sucer le sang du peuple malien, trahi tout au long de son histoire politique par des gouvernants auto-proclamés en libérateurs. Malheureusement, la transition 2020 n’échappe pas à la règle.

Adopté en Conseil des ministres extraordinaire du 4 février 2022, le projet de loi portant révision de la Charte de la transition du 12 septembre 2020 permettra, selon le communiqué, de procéder aux ajustements nécessaires en vue d’une mise en œuvre efficiente des objectifs de la transition. Les modifications apportées portent, entre autres, sur la suppression du poste de vice- président pour éviter les duplications des missions et permettre au ministre chargé de la Défense et au ministre chargé de la Sécurité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles; la suppression du nombre de membres du gouvernement pour une meilleure gouvernance politique et sociale objective et efficiente; l’augmentation du nombre de membres du Conseil national de transition (CNT) pour renforcer davantage l’inclusivité autour du projet de refondation de l’État.

La trahison au bout de la révision

À la lecture des modifications que va connaître la Charte, on s’en rend compte que le projet de loi ne vise ni plus ni moins que la satisfaction d’une frange aigrie de la population qui s’était mise à côté de la marche de la transition soutenue par une majorité de Maliens dont l’objectif affiché est de nettoyer les écuries d’Augias pour l’émergence d’un nouveau type de citoyen capable de défendre dignement les intérêts de ses siens. La trahison du peuple malien sera au bout de cette révision si le Conseil national de transition (CNT) venait à adopter la loi concernant les modifications du projet de loi. À cette étape cruciale de la survie du Mali qui fait face aux sanctions injustement imposées à notre pays par des domestiques du président français, Emmanuel Macron, les autorités de la transition devraient chercher plutôt à ne pas dresser ses soutiens contre elles par la suppression du nombre de membres du gouvernement pour une meilleure gouvernance politique et sociale objective et efficiente; l’augmentation du nombre de membres du Conseil national de transition (CNT). Cet élargissement de ces deux organes à des femmes et des hommes dont les formations politiques et les associations ont mis en mal l’effort des masses populaires au lendemain du coup d’État du 18 août 2020, ouvrira la voie à toutes sortes d’aventures. Il donnera l’occasion à ceux-ci de ramer à contre courant des intérêts supérieurs de la nation malienne pour piéger la transition à ne plus poursuivre son travail inlassable de refondation du Mali avec comme point de mire la création d’un nouvel homme malien enraciné dans nos valeurs sociétales.

À l’heure actuelle, le Mali n’a nullement besoin d’un gouvernement pléthorique et budgétivore et dont on ne verra pas les actions sur le terrain. Il est bon de rappeler aux autorités de la transition que le départ de Cheick Modibo Diarra de la primature a fait perdre le contrôle de la transition de 2012 au capitaine Amadou Haya Sanogo. Grâce à ses actions courageuses, ses vérités et à ses prises de position, il était parvenu à canaliser l’ardeur d’une certaine classe politique qui voulait coûte que coûte prendre la gestion de la transition capitaine Sanogo. Malheureusement, l’auteur du coup d’État contre le général Amadou Toumani Touré (ATT) n’avait pas compris que Cheick Modibo Diarra était son paravent contre des hommes politiques sans foi ni loi. Et quand il a chassé Diarra de la primature, c’est en ce moment qu’il s’est lié mains et pieds avec la formation d’un gouvernement composé essentiellement d’hommes politiques crapuleux. Une fois aux commandes avec un sourire large aux lèvres, les ministres politiques ont commencé à pratiquer leur sport favori: vol crapuleux des biens de l’État, détournements de deniers publics, surfacturation, attribution des marchés aux proches, népotisme dans les nominations, recrutement des parents, des amis et des militants dans les services publics, reformes des véhicules à leur profit. La suite, on la connaît.

Éviter le piège d’un gouvernement d’union nationale…

La formation d’un gouvernement quel que soit son nom et au nom d’une prétendue inclusivité et l’augmentation du nombre des membres du CNT son révélateurs d’un partage de gâteau qui ne dit pas son nom contre le vaillant peuple qui s’est levé comme un seul homme pour terrasser le régime affairiste d’IBK et ses complices pour qu’un nouveau Mali voie le jour au grand bonheur de tous ses fils. Faire appel à d’autres à la mangeoire ne sert pas notre pays qui cherche désespérément une voie pour sortir de cette crise qui n’a que trop duré et endeuillé la nation malienne. Les Maliens, qui espèrent que cette transition leur donnera espoir, ne souhaitent pas que leurs efforts soient vains par des combines pour nommer des parents, des amis, des proches dans les organes de la transition au détriment des vrais acteurs crédibles et qui se sont fait distinguer par leurs contributions aux débats sur les questions d’ordre nationales.

Un gouvernement à la volonté des ennemis de la transition, qui ne jurent que par des élections dans un pays en proie à l’insécurité, va à la longue affaiblir le colonel Assimi Goïta, le président de la transition et mettre en cause la refondation du Mali.

Yoro SOW

Source : Inter de Bamako

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