C’est dans un format réduit et inédit que les militantes et militants du parti Congrès national d’initiative démocratique CNID-Faso Yiriwa Ton se sont réunis, le samedi 26 décembre 2020, au CRES de Badalabougou pour tenir le 7ème congrès du parti, sous la présidence de Me Mountaga Tall. Le thème choisi pour ce congrès était « Transition et un Mali autre : un parti fort dans un Mali refondé ». Lors de cette assise, le comité directeur a décidé de soumettre aux membres du parti, la convocation d’un grand congrès extraordinaire en fin mai 2021. La gestion de la transition, la position du CNID sur la scène politique, le respect des libertés fondamentales et les questions sécuritaire et sanitaire ont été touchés du doigt par le président du parti, Me Mountaga Tall, qui n’entend plus diriger le parti au sortir du congrès extraordinaire prévu en fin mai 2021.
Après l’intonnation de l’hymne du parti, le président du CNID, Me Mountaga Tall, a fait observer une minute de silence à la mémoire des compagnons du parti disparus, des victimes de la crise sécuritaire, sanitaire (Covid-19), des victimes du Mouvement du 5 juin ainsi que du président de l’URD, Soumaila Cissé.
Dans ses mots d’ouverture des travaux, Me Tall a informé de la convocation d’un grand congrès extraordinaire en fin mai 2021 qui va coïncider avec le 30ème anniversaire du parti qui, dit-il, pendant son parcours, a su faire preuve de vitalité, de patriotisme, d’engagement et de résilience. « J’entends demander à ce congrès annoncé dans 5 mois, de ne pas renouveler mon mandat à la tête du parti », a-t-il évoqué.
Se positionnant au sein du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), le CNID, aux dires du président Tall, inscrit pleinement son action dans celle du M5-RFP et pour cette raison, il ne participe ni au gouvernement de la transition ni à l’organe législatif de la transition, le Conseil national de transition, (CNT).
La réussite de la transition est un souci majeur du CNID et le parti s’y engage pleinement tout en déplorant l’attitude du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) qui, d’après Mountaga Tall, n’a pas compris que la réussite de la transition passait par une saine et loyale collaboration avec le M5-RFP, acteur principal du changement, sans exclure les autres forces politiques et sociales.
S’adressant aux militantes et militants de son parti, le président Tall s’est dit convaincu qu’au sortir de ce congrès, le parti doit accroître son empreinte sur la vie publique nationale avec une plus forte attractivité sur la scène politique. « Nous sommes certes la 5ème force politique sur plus de 200 partis politiques, si nous ne sommes que 5ème au lieu d’être premier, c’est parce que nous avons des lacunes à combler, des insuffisances à corriger. Nous devons sans aucune complaisance identifier ces déficiences, nous devons, parce que plus forts, au sortir des prochaines élections, être enfin un parti au pouvoir et non un parti participant au pouvoir », a-t-il fait savoir.
Au sortir de ce congrès, le parti entend insuffler un sang nouveau à travers un engagement sans réserve des jeunes et des femmes et solliciter également les leaders d’opinions pour la réfondation du Mali.
Pour cela, le président Tall et ses hommes refusent les antagonismes factices créés entre les Maliens, et de la meme façon, refuse les oppositions entre classe politique et société civile. « Nous dirons non à la catégorisation des Maliens sur la seule tenue : uniforme militaire ou boubou civil. Chacun a sa place sans doute, mais sans cloisonnement étanche. Car au fronton de notre République est écrit « un Peuple, un But, une Foi ». Les seules choses qui importent pour nous demeurent l’amour de la patrie, l’intégrité et la compétence dans le respect et la mise en œuvre de la devise de notre parti « Rassembler pour construire », a rappelé Me Tall.
Avant de clore ses propos, le président Tall a attiré l’attention des militantes et des militants sur le respect des libertés fondamentales. « C’est pour cette raison que rien ne nous fera cautionner des atteintes au droit de grève, à la liberté de la presse et de façon plus générale au respect rigoureux de l’Etat de droit. Nous sommes et resterons dans ces combats ici et maintenant ; nous apportons notre soutien à ceux qui en sont victimes et réitérons notre disponibilité à nous y opposer par les moyens appropriés », a-t-il conclu.
Sidiki Dembélé
Source : Le Républicain