Il est né à Koutiala le 29 janvier 1945. Ancien élève du lycée parisien Janson de Sailly, Ibrahim Boubacar Keïta a obtenu son baccalauréat au lycée Terrasson de Fougères de Bamako en 1965, puis a poursuivi son cursus à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et à la Sorbonne, où il a obtenu une maîtrise d’histoire, un Diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences politiques et un autre en histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC).
Après ses études, il a été chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et a enseigné les systèmes politiques du Tiers-Monde à l’Université de Paris Tolbiac.
De retour au Mali en 1986, IBK s’est impliqué dans le développement économique et social de son pays en tant que conseiller technique principal de l’Union européenne pour le Fonds Européen de Développement (FED), puis au sein de l’ONG Terre des hommes France, dont il a été le directeur pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Déjà militant au sein de l’Association des Etudiants et Stagiaires Maliens en France (AESMF), membre de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF), Ibrahim Boubacar Keïta participe également à la création en 1969 du Comité de Défense des Libertés Démocratiques au Mali (CDLDM), dont il devient le Secrétaire Général deux ans plus tard.
Dès 1986, IBK participe dans la clandestinité au mouvement démocratique malien à l’origine de la révolution de 1991, qui met fin à 23 ans de dictature. Il est membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), parti à l’origine de l’émancipation démocratique, et dont il sera le président de 1994 à 2000. Pendant la première campagne électorale libre et transparente, Ibrahim Boubacar Keïta contribue activement, en tant que directeur adjoint de campagne, à l’élection triomphale d’Alpha Oumar Konaré en avril 1992, sous les couleurs de l’ADEMA.
IBK est alors nommé successivement porte-parole et conseiller diplomatique du président Konaré, puis en novembre 1992 Ambassadeur en Côte d’Ivoire, au Niger, au Burkina Faso et au Gabon, avec résidence à Abidjan, ministre des affaires étrangères en novembre 1993, et Premier ministre de février 1994 à 2000.
A la suite de désaccords au sein de son parti, IBK quitte l’ADEMA en 2000 et fonde le Rassemblement pour le Mali (RPM) en juin 2001.
Son nouveau parti, qui en tant que membre de l’Internationale socialiste partage les valeurs de la social-démocratie, le choisi comme son candidat à l’élection présidentielle d’avril 2002. Ibrahim Boubacar Keïta arrive 3ème avec 20,65% des suffrages.
Au second tour, il apporte son soutien à Amadou Toumani Touré (ATT), qui est élu face au candidat de l’ADEMA, Soumaïla Cissé. Quelques semaines plus tard, le RPM arrive en tête des élections législatives, et IBK, élu député à Bamako, se voit logiquement élu Président de l’Assemblée nationale, le 16 septembre 2002.
Compte tenu du délabrement de l’autorité de l’Etat et de l’accentuation de la menace terroriste dans le Nord du pays, de nombreuses voix ont appelé à partir d’octobre 2011 le président du RPM à se porter à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012. Il a été investi le 14 janvier 2012 par la coalition IBK Mali 2012, composée de 18 partis et d’environ une centaine d’associations de la société civile. Malheureusement, le coup d’Etat du 22 mars 2012 a mis un coup d’arrêt à la campagne électorale dont le président du RPM était l’un des favoris.
Le 28 juillet 2013, Ibrahim Boubacar Keïta, soutenu par une coalition de 35 partis, arrive en tête du 1er tour de l’élection présidentielle avec 39,7% des voix, devant Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie (URD). Le 11 août, c’est un plébiscite que lui accordent les maliens, IBK est élu avec 77,62% des voix.
Source : 26 mars