Coordonnateur Afrique de la Mission internationale de la société civile africaine pour la paix, la démocratie et la bonne gouvernance (MISCA PDBG), Balogoun Oyéoussi Charles a procédé hier, à l’hôtel Azalaï Amitié, à la publication de son rapport préliminaire sur le second tour de la présidentielle.
Dans une déclaration, le coordonnateur a rappelé que sa Mission comprenant 10 observateurs internationaux a visité 207 bureaux de vote dans 6 centres dans le District de Bamako et dans deux autres Régions, à savoir Ségou et Sikasso. «Lors du second tour, la MISCA PDBG a constaté la forte mobilisation de la société civile et des observateurs internationaux dans le cadre du processus électoral en cours. Beaucoup de messages appelant à la paix et à la sérénité de tous ont été lancés au travers des canaux de diffusion étatiques et privés», a estimé Balogoun Oyéoussi Charles. Par ailleurs, il a salué le bon esprit dans lequel les médias, tant nationaux qu’internationaux, ont travaillé tout au long du processus respectant la déontologie en la matière. La Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) a travaillé d’arrache-pied et de manière professionnelle pour éviter les dérapages médiatiques qui sont souvent sources de conflits, a affimé Balogoun Oyéoussi Charles ajoutant que la HAAC a réussi tant bien que mal sa mission qui a consisté à garantir l’accès équitable des candidats aux médias,tant publics que privés, et à assurer le respect de la déontologie en matière de presse.
Poursuivant sa déclaration, il a indiqué que la MISCA PDBG a relevé que dans la plupart des postes de vote visités, les bureaux ont ouvert à l’heure précise. «Chose très positivement appréciée sur toute l’étendue du territoire nonobstant quelques insuffisances dues à des actes de vandalisme et de criminalité marqués par des urnes volées ou saccagées. Ainsi donc, nous notons avec amertume et beaucoup de compassion à l’endroit de tous ceux qui ont perdu la vie ou qui ont subi des effets les contraignant à renoncer à accomplir leur devoir de citoyen», a affirmé le coordonnateur de la MISCA PDBG. «Ma mission a remarqué que le secret de vote a été respecté dans la plupart des bureaux de vote» grâce au matériel sensible et lourd qui a été mis en place, a fait remarquer l’expert électoral de la MISCA PDBG ajoutant que les cartes d’électeur non retirées ont été disponibles. «Sur la base des informations fournies par les différentes équipes, la participation semble avoir été moyenne, avec un taux avoisinant les 30%. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de choses. Le manque de confiance, voire le dégoût de la population envers leurs dirigeants. Il faudra les rassurer par l’applicabilité et l’effectivité de leurs projets de société dès qu’ils accèdent au pouvoir», a souhaité Balogoun Oyéoussi Charles. Avant de rappeler que les 15% d’électeurs constituant le réservoir des candidats arrivés 3è et 4è à l’issue du premier tour, se sont abstenus puisque n’ayant pas reçu l’aval de leurs responsables politiques.
Balogoun Oyéoussi Charles a fait savoir que dans les postes et bureaux de vote visités, le personnel électoral était difficilement identifiable (pas de badges, de tenues à l’effigie de la CENI pouvant les identifier). «Néanmoins, nous avons constaté une amélioration du personnel à l’exercice et à la tâche à lui confiée. La tenue effective du second tour de la présidentielle symbolise un acquis supplémentaire dans la consolidation de la pratique démocratique au Mali et l’engagement des forces sociopolitiques à contribuer à la création des conditions de calme et de liberté nécessaires à l’expression du choix démocratique de l’électorat», a-t-il dit.
«La Mission voudrait en appeler au sens élevé de patriotisme de chaque acteur politique aux fins de sauver la nation par ricochet en faisant échec aux troubles post électoraux et autres contestations. L’unité du pays conduira inexorablement à contrer les assauts djihadistes et autres groupes terroristes qui déciment le centre et le nord. Que le vaincu puisse féliciter le vainqueur et que tous les fils du Mali puissent se parler dans un cadre inclusif et participatif à travers un cadre permanent de dialogue politique à l’image du Niger», a-t-il espéré.
Source : AMAP