Le Premier ministre a présidé la cérémonie afin de montrer toute l’importance que le gouvernement accorde à la question.
Le Premier ministre, Boubou Cissé, a lancé hier au Palais de la culture la 20è édition de la Quinzaine de l’environnement. C’était en présence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housseyni Amion Guindo, du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné et du chef de file des partenaires techniques et financiers de l’environnement et du changement climatique, Carin Wall, entre autres.
C’est sur la rive droite du Niger en contrebas du Palais de la culture que le coup d’envoi de cette 20è édition a été donné. Le choix de l’endroit n’est pas fortuit. Car difficile de parler d’environnement chez nous sans le fleuve Niger, «Badjoliba» qui s’éteint progressivement sous le coup des activités humaines nocives à l’environnement.
Cette année, deux thèmes sont retenus pour la célébration : «La pollution de l’air», pour la Journée mondiale de l’environnement, qui a été lancée le 5 juin dernier et «25 ans-cultivons l’avenir ensemble» pour la Journée internationale de lutte contre la désertification, à célébrer le 17 juin prochain.
Pour le ministre Guindo, ces thèmes “nous interpellent sur les défis contemporains auxquels nous devons faire face. Ils nous interpellent, au fond de notre subjectivité, pour nous inciter à avoir une idée concrète sur notre vécu”.
Selon lui, les conclusions du Rapport sur l’état de l’environnement indiquent que nos émissions de gaz à effet de serre impactent le climat dans son ensemble. La pollution atmosphérique affecte l’état de santé de nos populations, en terme de maladies liées à la qualité de l’air, notamment les bronchites, d’infections respiratoires aiguës, d’hypertension artérielle et même de problèmes de mémoire.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable résume les défis majeurs du fleuve Niger à deux : le changement climatique et la croissance démographique. Ces deux facteurs, soutient-il, sont les redoutables sources de dégradation de la qualité des eaux, de diminution des ressources et d’agressions de l’environnement fluvial.
Malgré tout, ajoute-t-il, le fleuve Niger et son bassin versant font vivre environ 85% de la population et reste la principale source d’approvisionnement en eau potable pour environ les 2 millions d’habitants de Bamako et par-delà pour nos autres concitoyens des autres régions riveraines.
C’est pour vous dire combien les questions liées à la protection de l’environnement sont importantes pour le président et pour le gouvernement du Mali, explique le Premier ministre. C’est tellement important qu’elle a été inscrite dans notre prochain plan quinquennal.
«Le président l’a toujours dit, il ne peut pas y avoir de développement économique de notre pays et de croissance économique sans le respect de l’environnement. Ce sont ces messages importants qui ont été passés aujourd’hui», réaffirme le Premier ministre. Selon Boubou Cissé, le Mali est présent sur le plan international en matière de lutte contre le réchauffement climatique. «Quand on parle du Fonds climat, nous faisons partie des pays qui ont fait un plaidoyer important sur cette question. Aujourd’hui, nous sommes en train de bénéficier d’une partie de ce fonds pour mettre en œuvre les politiques et surtout prendre en charge les mesures concrètes de lutte contre la pollution de l’atmosphère dans notre pays», dit-il.
Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers de l’environnement et du changement climatique, Carin Wall, le Mali a fait des efforts appréciables.
Toutefois, elle attire l’attention sur la nécessité d’adopter une approche intégrée participative qui puisse mettre en cohérence les préoccupations nationales sectorielles et locales afin de ne laisser personne de côté, conformément à l’esprit de l’agenda 2030.
Malgré les avancées, Carin Wall souhaite qu’une attention particulière soit concentrée sur certaines préoccupations majeures du moment. Il s’agit de l’application des textes relatifs à la pollution par les sachets plastiques et de l’air, l’accélération de la mise œuvre des plans de partenariats de la contribution déterminée au niveau national et le renforcement de la communication.
En ce qui concerne la protection du fleuve Niger, le ministre Guindo promet qu’il s’attèlera à la mise en œuvre des instructions du Premier ministre pour sa préservation et sa sauvegarde. Il s’agit de la mise en œuvre effective des mesures d’interdiction de l’exploitation aurifère par dragues sur les cours d’eau et de la mise en place d’un mécanisme approprié pour le financement durable de l’environnement.
Khalifa DIAKITÉ
Source: Essor