Journée de l’enfant africain : Tout pour le bonheur des tout-petits

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Le chef de l’Etat a rappelé que chaque enfant affecté par la crise doit bénéficier de tous ses droits
Le chef de l’Etat a rappelé que chaque enfant affecté par la crise doit bénéficier de tous ses droits

L’Etat et ses partenaires entendent apporter une réponse humanitaire urgente et appropriée à la situation de crise aiguë qui sévit dans maints endroits de notre pays. Cette nécessité a été soulignée avec force par différents orateurs.

Le continent africain a célébré hier la 28è édition de la Journée de l’enfant africain sous le thème « Action humanitaire en Afrique : les droits des enfants d’abord ». La cérémonie commémorative de cette journée au Mali s’est tenue hier dans la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la culture sous le haut patronage du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.

Pour l’occasion, il était accompagné du Premier ministre, Dr Boubou Cissé et de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aïssata Traoré. Etaient également présents le représentant adjoint de l’Unicef au Mali, représentant les partenaires techniques et financiers, Félix Ackébo, le représentant du Parlement des enfants, Nouhoum Chérif Haïdara et plusieurs autres invités.

Le représentant du Parlement des enfants a rappelé que la célébration a pour but d’honorer la mémoire des milliers d’enfants qui se sont révoltés en 1976 pour le droit à l’éducation. Il a déploré aussi le fait qu’aujourd’hui, plusieurs écoles restent fermées à cause de la crise. Les déplacements forcés, la séparation des enfants de leurs familles, la traite et le recrutement des enfants aux fins de conscription dans des groupes armés… sont des problèmes soulignés également par Nouhoum Chérif Haïdara.

« Cet état de fait nécessite une reconnaissance et une protection continue des droits des enfants », a-t-il plaidé, ajoutant que les enfants réclament leurs droits à l’éducation, à la protection. De ce fait, il a invité les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de la population particulièrement des enfants. Il a également plaidé pour la bonne marche du Parlement des enfants, évoquant des problèmes de fonds, de ressources humaines, d’équipements.

Prenant la parole Félix Ackébo a assuré que cette journée rappelle notre responsabilité en tant qu’adultes de protéger et de promouvoir les droits de tous les enfants sur le continent africain sans distinction en contexte de développement comme en contexte de crise. La thématique de cette année, a-t-il dit, est de première importance. Car, en situation d’urgence, ce sont systématiquement les enfants qui sont les premiers affectés. Ils sont encore plus vulnérables à la maladie, à la malnutrition, à la violence, à la déscolarisation, à voir leur droit fondamental à la survie et au développement bafoué.

Il a souligné que la plus grande richesse du Mali, ce sont les enfants. Pourtant, il existe beaucoup d’enfants qui ne bénéficient pas de leurs droits. La situation est particulièrement préoccupante dans les régions affectées par la crise, où plus de 900 écoles sont désormais fermées, où les enfants et les femmes ont de plus en plus de difficultés à accéder aux soins de santé, où, rien qu’en 2019, plusieurs enfants ont perdu la vie dans des attaques tragiques. « Chacun de ces enfants affectés par la crise doit bénéficier de tous ses droits. Chacun doit poursuivre ses rêves et réaliser son plein potentiel.

Chacun doit pouvoir, à l’âge adulte, contribuer positivement au développement de son pays » a-t-il invité. Il a remercié le gouvernement pour tous les efforts déjà entrepris dans la défense et la promotion de tous les droits des enfants au Mali et les partenaires techniques et financiers qui les appuient dans la promotion et le bien-être des enfants du Mali.

RÉPONSE HUMANITAIRE URGENTE – Quant à Dr Aïssata Traoré, elle a révélé qu’en décembre 2018, le sous-cluster éducation faisait état de 827 écoles fermées, 81 écoles attaquées avec 248.100 enfants affectés. Les centres d’état-civil, les centres de santé, s’ils n’ont pas été saccagés, fonctionnent au ralenti.

Aussi du 10 avril 2013 au 30 mai 2019, 175 enfants ont été sortis du rang des groupes armés. Ce tableau peu reluisant exige du coup une réponse humanitaire urgente et appropriée en ayant comme cibles prioritaires les enfants.

En cela, dans les interventions humanitaires d’urgence, le respect des principes fondamentaux des droits de l’enfant doit être une priorité pour l’ensemble des acteurs engagés.

Elle a indiqué que le gouvernement, tout en mesurant les risques auxquels les enfants sont confrontés lors des crises, est plus que jamais déterminé à protéger toutes les populations. Il mettra tout en œuvre pour davantage protéger les enfants et assurer la pleine jouissance de leurs droits y compris dans les situations d’urgence humanitaire. Dr Aïssata Traoré a réitéré l’engagement de son département à faire en sorte que chaque enfant au Mali jouisse de tous ses droits.

Elle a remercié singulièrement l’Unicef, chef de file des partenaires techniques et financiers et toutes les autres organisations qui contribuent à l’épanouissement des enfants au Mali.

Le chef de l’Etat a partagé toute l’émotion qu’il a ressentie quand par deux fois, il s’est retrouvé dans son propre pays devant l’horreur à Ogossagou et quelques jours plus tard à Sobane Da « devant ces cinq tombes, des fosses communes je n’ai pas pu retenir mes sentiments et imaginer que 24 jeunes corps innocents gisaient là dans la terre malienne du fait de la haine, de la barbarie, de la bêtise humaine ».

Il a indiqué que l’heure n’est pas à des postures. L’heure demeure de penser au Mali, à la survie du Mali, à l’existence du Mali. La seule tâche à laquelle nous devons nous atteler demeure aujourd’hui celle de la stabilisation du pays, celle de la lutte contre ceux-là qui sont contre nos valeurs. « C’est une tâche d’urgence nationale absolue.

Faire en sorte que le Mali puisse les bouter hors de ce territoire national, trouver sa paix et sa stabilité », a-t-il dit, ajoutant que pour la sécurité, pour la paix au Mali, il faut une armée qui sache se défendre.

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, fait savoir aux enfants que le gouvernement est à pied d’œuvre pour faire en sorte que nous ayons une armée à hauteur de missions. Il a souhaité que tous s’unissent, se mettent ensemble, à travailler pour le bonheur du Mali.

Le chef de l’Etat a promis ensuite de tout faire pour que le Mali avance et que l’avenir des enfants soit assuré.

Aminata Dindi SISSOKO

SourceEssor

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