L’Association Dogon Initiatives (A.D.I) a fait publier son « rapport détaillé sur l’attaque du village de Sobane Dah en juin 2019 », au début de cette semaine. Selon ledit document, Sobane Dah est un village du sud-est de Koundou dans le cercle de Bandiagara. Un village où les activités principales exercées constituent l’agriculture et l’élevage.
À côté desquelles se pratiquent l’embouche bovine et le petit commerce. À en croire le contenu de ce rapport, avant cet incident du 9 au 10 juin dernier, la population de ce village était estimée à 363 habitants issus principalement de 16 familles.
L’ONG, l’Association Dogon Initiatives donne un rapport explicite sur l’attaque survenue à Sobane Dah du 9 au 10 juin dernier. Ce rapport dégage les conséquences de cette attaque ainsi que les mesures d’accompagnement entreprises pour remonter le moral des rescapés. Ce rapport revient sur le déroulement de cette attaque de la nuit du 9 au lundi 10 juin dernier.
« Le dimanche 9 juin 2019, aux environs de 17 heures TU, 12 hommes lourdement armés sur 6 motos, ont lancé une attaque surprise à partir du sud du village, suivi de 8 autres motos sur lesquelles se trouvaient 16 personnes aussi lourdement armées que les premiers. Ils encerclèrent ainsi le village et commencèrent à tirer sur tout ce qui bougeait sans distinction (hommes, femmes enceintes, vieillards et enfants), etc. », lit-on dans ce rapport qui précise que cette attaque a duré sept (7) heures.
Comme conséquences, les assaillants ont mis le feu à des greniers, des maisons, des parcs d’animaux, des hangars, des motos, des charrettes et vélos avant de se retirer, précise-t-on.
Ce que déplore cette ONG, c’est le fait que « la population a vécu un calvaire pendant 7 heures sans appui malgré que la plus proche base de l’armée, Diankabou (17 km) du lieu de l’attaque, n’a pas répondu aux sollicitations du maire de Sangha. Et ils ne sont arrivés que le lendemain à 9 h du matin. »
Comme bilan de cette attaque, 35 morts et 9 blessés en plus de 329 rescapés, indique le même document. Parmi ces blessés, l’association Dogon initiative fait comprendre qu’il y avait 4 enfants. Outre, en ce qui concerne l’état de gravité de leur blessure, elle indique que « 3 souffrent d’une brûlure de 3e degré, 1 d’une brûlure de 2e degré, 3 personnes d’une brûlure de 1er degré et enfin 2 personnes souffrent d’un état de choc. »
Parlant des morts, le rapport précise les manières par lesquelles ces personnes ont été privées de leur vie. « La plupart des morts sont décédés soient par des balles dans le dos, le crâne, par brûlures et suffocation. Surtout les enfants sont morts par suffocation et brûlures », précise-t-on.
Dans ce document synthétique, nous apprenons que le nombre de vaches emportées et brûlées s’élève à 62. Quant aux moutons, il s’élève à 430 et 453 pour les chèvres. Pour les ânes, c’est 20 contre 4 pour les chameaux et 1 cheval brulé. Ce qui fait un total de 970 animaux emportés et brûlés, précise-t-on dans le rapport.
Cette ONG indique également dans ce document qu’il y a eu 23 greniers et 23 maisons brûlés contre 12 hangars et 6 parcs brûlés. Le nombre de motos emportées et brulées s’élève ainsi à 8. 2 charrettes ont été brûlées et 1 vélo brûlé, nous dit le rapport. « Environ 10 millions de francs CFA, des habits, vêtements, bijoux des femmes et autres objets de valeurs ont été emportés par les assaillants ou brûlés », précise ce document qui indique que 200 000 FCFA a été retrouvé dans la poche d’un cadavre.
Le rapport revient également sur la visite du Premier ministre dans ce village le mardi 11 juin. Une visite au cours de laquelle, le chef du gouvernement a offert cinq tonnes de céréales et une enveloppe de 3 000 000 de FCFA aux rescapés au nom du chef de l’État.
Toutefois, l’Association Initiative Dogon fait comprendre à travers ce rapport : « Les rescapés ont urgemment besoin de soutien en vivres pour au moins jusqu’à la récolte 2020, espérant un retour dans leurs villages pendant la saison sèche et avant l’hivernage 2020, des moustiquaires pour prévenir la malaria à l’approche de l’hivernage et des lampes solaires pour éclairage. Les enfants ont besoin de vêtements. Les femmes ont besoin des matériels de cuisines
(marmites, tasses), etc. Il faut également des tentes ou abris de fortune pour les rescapés, des kits sanitaires, etc. »
L’association précise être déjà à pied d’œuvre sur ce chantier auprès des rescapés. À en croire à leurs écrits dans ce document, ils distribuent du petit mil, du riz, de l’huile, du sel iodé, du Maggie, des tasses, des louches, des moustiquaires, des lampes solaires wakawaka Power et d’autres condiments aux rescapés.
« Deux jours après l’attaque, 11 personnes ont été arrêtées par les militaires à Singuinmaran (village peuhl et dogon vivant côte à côte, à environ 11 km de sobane Dah parmi lesquels deux ont été formellement identifiés comme enfants du chef du village de Bombou », lit-on dans ce document.
Ce rapport revient également sur la visite du président de la République afin de réconforter le moral des habitants.
Il précise qu’après cet incident, il y a eu 327 personnes déplacées, dont 53 hommes, 68 femmes, 103 filles, 103 garçons. Outre, le rapport arrête le nombre d’enfants rescapés ayant quitté ce village à 206.
Ce document précise le nombre d’enfants devenus orphelins suite à cette attaque, et donne également la liste des personnes décédées.
Togola
Source : Le Pays