Au palais des sports ‘’Salamatou Maïga’’, samedi, à l’appel du président du Haut Conseil Islamique, Ousmane Cherif Madani Haïdara, non moins guide spirituel de la Fédération des Ançardines, les fidèles musulmans du Mali se sont fortement mobilisés pour la cause de la situation sécuritaire du pays. A cette cérémonie on pouvait noter la présence de plusieurs notabilités religieuses et des personnalités politiques.
« Ensemble pour stopper l’écoulement du sang des innocents », voilà tout le sens de cet évènement.
Premier à prendre la parole au pupitre, le 3ème vice-président du HCIM, Mohamed Traoré. Qui a déploré le contexte sécuritaire au Mali. « Les massacres et tous les problèmes du Mali, trouvent leur cause à la corruption, le mauvais système de justice et de gouvernance » a-t-il déclaré.
Selon lui, malgré l’apport des forces étrangères et les efforts des autorités maliennes, la situation dans le centre du Mali s’en pire de jour en jour. Toute chose, dit-il, qui n’est pas de nature à être comprise par les Maliens. « Ce qui est grave, le peuple ne sait pas encore qui sont en train de tuer dans les régions du centre du Mali » a-t-il indiqué, tout en soulignant que le Mali est trahi tout simplement et que ce conflit est importé sur son sol.
Par ailleurs, il a invité le gouvernement à désarmer toutes les milices. Cependant, il l’a invité à renforcer davantage sa présence sur toute l’étendue du territoire et sécuriser les personnes et leurs biens.
A sa suite, le 2ème vice-président du même Haut Conseil, Thierno Amadou Hady Thiam, aexpliqué aux fidèles musulmans et l’ensemble du peuple les actions envisagées par le HCIM pour venir en aide aux sinistrés ainsi qu’au gouvernement pour éradiquer le conflit qui sévit dans le Centre.
De ce fait, il a soutenu que le HCIM est en phase de mobilisation de ressources pour apporter sa solidarité aux sinistrés partout où ils se trouvent au Mali. C’est pourquoi, il a interpellé les 96 associations musulmanes au Mali de contribuer financièrement à ces actions prévues par le Haut Conseil Islamique.
Selon lui, eu égard de l’importance du besoin financier important, car s’élevant à plus de 200 millions de FCFA, il sied de solliciter l’ensemble des Maliens et plus particulièrement les opérateurs économiques à secourir le Haut Conseil dans cette initiative.
De son côté, la présidente de l’Union des Femmes Musulmanes du Mali, a invité toutes les femmes à jouer leur rôle dans le cadre de la stabilisation du Mali. Aussi, elle a invité toutes les femmes et l’ensemble du peuple malien a participé activement et sincèrement au processus de dialogue politique inclusif annoncé par les plus hautes autorités.
A son tour, le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Ousmane Cherif Madani Haïdara, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour se prononcer par rapport à la situation sécuritaire dans le Centre. « Les déplacés du centre sont dans des difficultés dans plusieurs localités du Mali, notre première action sera de les secourir » a-t-il déclaré.
Pour Ousmane Cherif Madani, tout le problème du Mali relève tout simplement au mauvais comportement des gens. Or, dit-il, tant que ce comportement n’est pas soigné le pays vivra aussi longtemps dans des difficultés.
Aux dires du nouveau président du HCIM, malgré le nombre très significatif des soldats étrangers sur le sol malien, l’insécurité est loin d’être éradiquée, pire elle s’aggrave chaque jour. « Même, si toutes les forces du monde viennent au Mali, tant qu’il n’y a pas l’entente entre nous Maliens rien ne bougera » a-t-il déclaré. Et d’ajouter que : « les Maliens sont beaucoup investis dans la recherche de l’intérêt personnel au détriment de celui du pays ».
Rejetant le concept de conflit intercommunautaire, le président Haïdara, pense que la crise du centre est planifiée et imposée sur les dogons et les peuhls. A ces deux ethnies, son message a été celui de la retenue. « Si vous ne vous retrouvez pas, vous allez le regretter » a-t-il affirmé en guise de mise en garde.
Avant de terminer, il a largement remercié Kassoum Tapo, qui selon lui est en train de faire de gros efforts pour le retour de la paix dans le Centre.
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut