Chérif Mohamed Haïdara, président du CSDM et non moins premier secrétaire chargé de la Diaspora au sein de la Société civile, était face aux hommes de médias hier samedi 20 juillet 2019. Il était entouré pour la circonstance de ses proches collaborateurs.
En effet, quelques jours après la conférence de presse du CSDM du 14 juillet, dénonçant les conditions de nos compatriotes en Algérie, Lybie et Mauritanie qui sont en détresse et l’appel aux autorités maliennes d’agir, le président du HCME a animé lui aussi une conférence de presse en accusant le CSDM de «propager de fausses informations».
«Au regard du haut degré de cette agressivité, nous nous sommes sentis dans l’obligation de dire, une fois pour toute, notre vérité, au sujet des activités de ce détracteur indélicat, se sentant menacé dans son existence, en raison du génie et de la vivacité du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne», dit-on au CSDM.
A chaque parution publique, cette organisation consacre plus de 2/3 de son intervention à se définir par rapport à l’Etat et ses démembrements. Ne pouvant se mettre en valeur qu’à travers ceux-ci, beaucoup d’observateurs finiront par se rendre compte que le recours régulier à l’Etat est un aveu d’impuissance, car ne pouvant exister qu’à travers lui. Grace à la détermination des hommes du CSDM, le mythe longtemps entretenu autour de l’appellation «institution» qu’elle s’est octroyé est dynamité faisant apparaitre auprès de l’opinion son véritable statut de simple association, tout comme le CSDM et d’autres du genre.
En un moment où l’Etat malien à juste titre s’est engagé dans des actions de promotion de sa Diaspora, en tant que vecteur économique, allant jusqu’à octroyer à cette organisation la reconnaissance d’utilité publique, il importe de se questionner si elle a comblé cette forte attente des autorités publique oui ou ?
Au CSDM on doute très fort, «car depuis sa création, nous avons souvent assisté à l’évocation de bonnes intentions restées à chaque fois sans effet apparent», peut-on lire dans le Communiqué du CSDM signé de son président Haïdara.
Cette organisation a-t-elle réussi le rassemblement des maliens établis à l’extérieur dont c’est la première vocation ?
«Non et non ! » Répond-on au CSDM. Ils sont actuellement plus divisés que jamais. Pas un seul pays d’accueil où, en raison de son mode de gestion antidémocratique, ils n’existent deux ou plus de ses structures se disputant la légalité et la légitimité.
Cette organisation dirigée par Sylla a-t-elle réussi à créer au sein de la Diaspora une dynamique pour booster l’investissement économique ?
«Encore non !» dit-on au CSDM, car la seule action phare qui aurait pu permettre cela, n’a toujours pas vue le jour en raison de l’image négative qu’elle véhicule auprès de la Diaspora. Il s’agit du projet de création d’une banque par et pour les maliens établis à l’extérieur.
A-t-elle trouvé une solution collective et fiable pour résoudre l’énorme attente de la Diaspora en matière de logements ?
«Là encore c’est non !» Car l’expérience de la «coopérative d’habitat soutra», initiée en son temps, par des cadres, en son sein, n’a bénéficié d’aucune action de pérennisation et fut morte de sa belle mort.
Sur l’ensemble de ces questions d’importance, elle n’a fait preuve d’aucune inventivité, alors que ce sont sur ces sujets là qu’elle est essentiellement attendue.
«Un autre des aspects qui la confond aux yeux de la diaspora, au point de la rendre réfractaire à toutes ses actions réside dans la dérive autoritaire de son président et sa tendance marquée à vouloir toujours être du côté du prince du jour, quoi qu’il lui en coute, allant, parfois, jusqu’à contredire les règles juridiques de l’organisation dont il est garant et protecteur. Il n’a pas encore compris, que par ce mode de comportement, il ne rend service, ni à lui-même, ni à son organisation, encore beaucoup moins, aux autorités administratives et politiques qu’il prétend défendre les intérêts, s’abritant derrière leur disponibilité au service de la Diaspora» peut-on lire dans le communiqué du CSDM.
Aussi, au CSDM, on avoue que «si son apport à la politique, même en tant que citoyen, était aussi porteur qu’il le prétendait, le candidat élu du parti dans lequel il s’affiche serait adulé par la diaspora et mis à l’abri de la révolte qu’il avait subi au cours de ses déplacements en Europe et en Amérique».
Pour les responsables du CSDM, le seul aspect dans lequel cette organisation a excellé, est le domaine de l’accueil et l’accompagnement des autorités publiques en déplacement dans les pays de résidence de la Diaspora.
Au regard de son échec notoire dans presque tous les champs d’activités où elle est attendue, on se pose la question de sa légitimité à traiter le CSDM d’affabulateur entre autres sobriquets inappropriés ? Le seul tort du CSDM étant d’exister et surtout de faire valoir ses réussites partout où elle a échoué.
Au CSDM on demande au HCME de comprendre et d’accepter une fois pour toute, que depuis la révolution active de mars 1991, «nous ne sommes plus dans le règne de la pensée unique. Les maliens de l’extérieur, tout comme ceux de l’intérieur, ont le droit inaliénable de revendiquer le libre choix de leur appartenance politique et/ou associative».
«L’ampleur des agressions subies nous a conduits à cette digression» dit-on.
Bref aperçu de quelques réalisations du CSDM
Au CSDM, on tient à affirmer que c’est bien à partir de sa mobilisation que la question de la représentation des maliens de l’extérieur à l’Assemblée Nationale est revenue en force dans le débat public, à partir de son point de presse du 4 septembre 2018. En cela, l’ensemble des partis politiques du pays s’accorde à reconnaitre que, son courrier de demande de report des législatives adressé au ministre AG Erlaf, fut annexée à leur convocation, pour une rencontre de concertation dédiée à l’opportunité du report, afin de permettre que les maliens établis à l’extérieur soient représenter à l’Assemblée Nationale.
Dès l’annonce du report, les responsables du CSDM n’ont de cesse arrêté de rencontrer l’ensemble des acteurs, pour concourir à la réflexion par rapport à la faisabilité de l’élection des députés des maliens établis à l’extérieur. L’ambition du CSDM étant de parvenir à ce que cela relève d’une disposition constitutionnelle et non d’une loi organique.
Face à la problématique de l’habitat pour les compatriotes de la Diaspora, ont réussi, avec les partenaires du CSDM, à mettre en place une procédure d’accès sécurisée offrant à nos compatriotes de la Diaspora de meilleures qualités de logements.
Sur le plan de l’investissement économique, le CSDM quo initiateurs du plus grand forum économique mondial africain qui a connu sa deuxième édition le 21 juin dernier à Paris.
En somme, Chérif Haïdara croit dure comme fer qu’en étant le premier secrétaire chargé de la Diaspora au sein de la Société civile, qu’il continuera à «dénoncer les problèmes dont les Maliens établis à l’étranger sont victimes».
Dieudonné Tembely