3eme édition de la rentrée économique : Les relations sino-maliennes en relief !

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Mamadou Sinsy Coulibaly lors de son discours
Mamadou Sinsy Coulibaly lors de son discours

Initiée par le Patronat du Mali, la 3ème édition de la Rentrée économique s’est déroulée dans la salle des banquets du Palais de la République à Koulouba, sous le thème : ‘’Préservation et maintien de la sécurité juridique des affaires au Mali».

L’événement était présidé par SE Ibrahim Boubacar Kéita en présence des membres du gouvernement et des autres institutions de la République, de l’Ambassadeur de la Chine au Mali et des responsables d’entreprises chinoises au Mali. En plus naturellement, du maître d’œuvre, le président du Patronat, Mamadou Sinsy Coulibaly et les membres de son institution. Un des temps- forts de la cérémonie aura été la signature entre le Mali et la Chine d’un Mémorandum de partenariat économique.

La Rentrée économique est une occasion pour la faitière du secteur privé qu’est le patronat d’exprimer sa vision sur le développement de l’économie malienne, mais aussi d’évoquer les points de blocage et donner des orientations sur les perspectives pour que le secteur des entreprises au Mali puisse prospérer. Ainsi, à cette 3ème édition, le patronat a fait une projection à l’intention du Président de la République, IBK et son gouvernement, cette rentrée étant est un cadre privilégié pour mettre les questions économiques au centre des préoccupations.

Le Mali, à en croire  Mamadou Sinsy Coulibaly, est plongé dans une crise multidimensionnelle depuis des années qui n’a que des réponses politiques et économiques. Certains chantiers de reformes ont été proposés à la deuxième édition de la rentrée économique précédente.  Bien que beaucoup a été fait, il y a d’autres en discussion qu’il faudra suivre pour avoir des échos favorables. ‘’Le tribunal du commerce, qui doit être un atout pour les opérateurs, est devenu un frein. Il y a lieu de le reformer pour en faire un tribunal au service des opérateurs’’, a-t-il plaidé.

Pour le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, la rentrée économique est une occasion pour le gouvernement d’avoir des échanges féconds avec le secteur privé. ‘’Au regard de la projection faite par le patronat, on a l’impression d’être à un séminaire de reforme judiciaire et non la rentrée économique. Cela, compte tenu de la clarification, la pertinence. Le secteur privé doit être le moteur de l’économie du pays et il doit aussi veiller sur la qualité des travaux afin que nos produits puissent être consommés sans complaisance aucune partout ailleurs’’, a déclaré IBK.

Parlant des points évoqués et des propositions formulées, IBK a pris l’engagement qu’ils feront l’objet d’analyse par le ministre de l’Economie et des Finances pour le Conseil des ministres.

Le Mali désormais membre de la nouvelle Route de Soie

A l’occasion de cette rentrée économique, le Mali et la République populaire de Chine ont signé un mémorandum économique. La signature de ce partenariat économique entre le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé et  l’ambassadeur de Chine au Mali Zhu Liying, fait du Mali un membre de la nouvelle Route de la Soie lancée par la Chine.

Selon l’ambassadeur de la Chine au Mali, Zhu Liying, le Président chinois, Xi Jinping a lancé l’initiative d’une ceinture économique terrestre de la route de la soie, qui va jusqu’en Europe, et d’une route maritime de la soie, qui va jusqu’en Afrique qui s’appelle ‘’Initiative Ceinture et Route’’ ou ‘’la nouvelle Route de la Soie’’. « Dans cette nouvelle ère, s’ouvrent devant nous de nouvelles perspectives d’une coopération gagnant-gagnant, d’un développement en commun et d’une communauté de destin de l’humanité. Cette coopération encore plus dynamique porte à mon sens deux significations.

Premièrement, au niveau gouvernemental. Déjà, depuis le sommet de Beijing en septembre dernier sur la coopération Chine-Afrique, une série de politiques de développement est en cours de mise en œuvre. Avec la ‘’Nouvelle Route de la Soie’’, les pays participants auront de nouvelles sources de financement : la Banque d’Investissement des Infrastructures d’Asie et le Fonds de la route de la soie. Parmi les 100 pays membres de la Banque d’Investissement d’Asie, dont 8 pays africains, plus de 60% sont des pays membres de la route de la soie. Cette banque, dont le nombre des pays membres juste derrière celui de la Banque mondiale, couvre 78% de la population mondiale et 63% du PIB mondial.

Deuxièmement, au niveau des entreprises. Avec cette rentrée économique, un dynamisme et une vitalité extrêmement forts se font sentir. Il y a quelques entreprises sino-maliennes présentes. Non seulement elles font des travaux dans tous les domaines, créent de l’emploi, transfèrent le savoir-faire, mais aussi elles font preuve de quelque chose d’extraordinaire : le respect, l’égalité, le partage», a commenté Zhu Liying.

Toujours selon l’ambassadeur, c’est au cours des voyages à Ségou et à Sikasso qu’il a constaté l’immense potentialité de développement industriel dans ces régions. Sans mentionner les entreprises traditionnelles comme Sukala, N’Sukala et Comatex, et l’usine de thé à Farako qu’il faut redresser. Le diplomate qualifie la future zone économique spéciale de Sikasso de nouveau pôle de croissance pour le pays. «Pour que les investissements viennent dans cette zone spéciale, il faudrait créer sur mesure une politique spéciale. Pourquoi ne pas faire de Sikasso un champ d’essai-pilote de la nouvelle route de la soie au Mali ? Quand l’industrie et le commerce vont tous bien, le pays aura deux roues puissantes pour rouler sur cette route », a-t-il affirmé.

Après la signature de la convention, le ministre Tiébilé Dramé a fait un bref rappel de l’historique de la coopération Sino-malienne qui, selon lui, depuis l’indépendance, a été toujours exemplaire. « Ce mémorandum qui vient d’être signé ouvre la voie de la coopération dans plusieurs domaines dont entres, les infrastructures, le commerce, la culture et la communication », a ajouté le chef de la diplomatie malienne.

Il a enfin souhaité que la Chine prenne en compte la main d’œuvre locale. Elle devrait être l’une des priorités dans les entreprises chinoises au Mali dans un cadre de respect des droits. Il a plaidé en outre pour un accès facile des opérateurs économiques maliens au visa chinois.

Drissa Togola

SourceLe Challenger

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