Après le général malien, Didier Dacko, dont le mandat a été marqué par la dévastation du Quartier Général (QG) à Sévaré, celui du Mauritanien, Hanena Ould Sidi, émaillé de contestations des populations de Bamako contre l’installation du QG à Badalabougou en Commune V du District, un autre général pointe le nez. Il s’agit du Nigérien Oumarou Namata Gazam a, âgé de 56 ans et connu comme un soldat qui a été sur plusieurs théâtres d’opérations en Afrique. Cet officier, promu général de brigade en janvier 2017, avant d’être nommé chef d’état-major adjoint de l’armée de terre du Niger en janvier 2018, a hérité d’une force agonisante et qui, depuis maintenant cinq bonnes années, est contrainte de quémander pour se défendre et protéger les personnes et leurs biens sur la bande sahélienne des cinq pays membres du Groupe (la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger).
Ce nouveau comandant a, en face de lui, un défi de taille. Même si dans les coulisses, l’on fait croire qu’il a fait du bon boulot dans la lutte contre Boko Haram, Oumarou Namata Gazama est appelé aujourd’hui à relancer urgemment la force du GS-Sahel, la seule manière pour les pays membres de bénéficier du soutien, si nécessaire, de la Communauté internationale. Cet aspect interpelle forcément les chefs d’Etat du groupe qui doivent mobiliser les moyens auprès de leurs pairs afin de doter la force des matériels nécessaires pour la défense et la sécurité de ses éléments et mener en même temps une lutte farouche contre les terroristes dans le Sahel.
La tâche s’annonce déjà très rude pour le général, comme elle l’a été pour ses prédécesseurs, remplacés sans résultats tangibles sur le terrain. De Sévaré à Bamako, il faut dire que les lignes tardent à bouger. A Sévaré, le QG a été totalement défait par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans de lyad Ag Ghaly et à Bamako, ce sont les populations qui veulent l’emmener loin d’elles.
Face aux menaces terroristes au centre ainsi qu’au nord et à la révolte à Bamako contre le QG de la force, le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau commandant, le général Oumarou Namata Gazama, va également tenter sa chance à remettre ladite force sur pied au grand plaisir des populations sous le joug des djihadistes, dans les pays membres du Groupe de cinq de la bande sahélienne.
Par Ousmane Ballo.
Source : Ziré hebdo