Ce lundi 19 août 2019 débutent les épreuves du Brevet des Techniciens, première et deuxième partie, sur toute l’étendue du territoire national. Cet examen devra clore la longue série des examens aux niveaux fondamental et secondaire, après une année plus que boiteuse. Si l’examen du DEF n’a pas été un franc succès du point de vue de l’organisation, celui du Bac a satisfait un grand nombre de parents d’élèves, d’élèves et de partenaires de l’école malienne. Les regards sont désormais tournés vers les organisateurs du BT afin de tirer un premier bilan de la gestion du nouveau ministre de l’éducation qui, du reste, est un enseignant chevronné.
Il est de coutume au Mali, depuis plusieurs années, qu’à l’approche des examens, les parents d’élèves et même les bons élèves aient des soucis par rapport à l’organisation des épreuves. C’est également une occasion toute trouvée pour certains promoteurs d’écoles de remuer terre et ciel pour avoir les sujets à leurs élèves afin d’avoir le meilleur taux de réussite, pour attirer plus de clientèle. Ces pratiques ont jeté pendant des décennies le discrédit sur l’école malienne. Ces soucis, ceux de voir les sujets fuités, sont-ils en passe d’être un mauvais souvenir ? Sans répondre par oui, on pourra tout de même reconnaitre que le BAC de cette année a été moins calamiteux que ceux des années précédentes, à cause de la fuite des sujets. Souvent de peur de ne pas fournir trop d’efforts pour rien, les élèves n’apprennent même pas leurs leçons dans l’hypothétique espoir d’avoir les sujets à la veille de chaque séance.
A l’examen du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF), la tradition a été respectée, car il semblerait que tous les sujets ont fait fuite. Mais comme une sorte de sursaut d’orgueil, le département a pris le taureau par les cornes en s’impliquant dans l’organisation du BAC pour qu’il n’y ait pas la même pratique qu’au DEF. Le coup d’essai a été le véritable coup de maître, car selon nos informations, les épreuves de cette année n’ont pas connu, certains chefs de centre nous ont affirmé que les sujets du Bac 2019 ont moins fuité que ceux des années précédentes. Donc, chapeau au ministre de l’éducation Nationale et à toute l’équipe d’organisation du BAC pour ce franc succès au cours de l’examen le plus important au Mali qu’est le BAC. Comme un défi à relever, moins de deux semaines après le BAC, la correction a commencé et ils se sont fixés comme objectif de proclamer les résultats avant le premier septembre.
Après la bonne organisation du BAC, le Ministre de l’éducation Témoré Tioulenta et son staff sont attendus également pour dupliquer cette même bonne organisation à l’examen du BT qui débute ce lundi matin 19 août 2019. Cet examen aussi est d’une importance capitale car c’est pour préparer les jeunes à devenir des techniciens dans des domaines aussi divers que variés. S’il serait très tôt de tirer un bilan de l’organisation des examens pour une année scolaire sauvée de justesse, la nouvelle équipe à la tête du département de l’éducation fait des choses admirables. Après les examens, elle sera attendue pour donner au secteur de l’éducation toutes ses lettres de noblesse.
Car comme dirait un grand penseur : Détruire un pays ne nécessite pas l’utilisation de bombes atomiques ou de missiles à longue portée. Il suffit d’abaisser la qualité de l’éducation et de permettre la tricherie dans les examens par les étudiants. Les patients vont mourir aux mains de médecins. Les bâtiments s’effondreront aux mains de ces ingénieurs. L’argent sera perdu aux mains de ces économistes et comptables. L’humanité mourra aux mains de ces savants religieux. La justice deviendra un fonds de commerce aux mains de ces juges, tout simplement l’effondrement de l’éducation engendrera l’effondrement de la Nation.
En définitive, le grand pas accompli par le ministre de l’Education devra être suivi de plusieurs autres grands pas afin de faire sortir l’Ecole malienne des abysses de la médiocrité.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept