Atelier de l’ASMA-CFP sur le dialogue politique inclusif : SBM accuse les religieux de «remise en cause» des valeurs démocratiques

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Soumeylou B. Maiga
Soumeylou B. Maiga

C’était à la faveur d’un atelier organisé par l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotique, le Samedi 23 Aout 2019, à l’hôtel Radisson de Bamako. Sous la présidence du président du parti, Soumeylou Boubeye Maiga, l’événement a été marqué par une forte présence des membres du bureau politique national, des responsables femmes et jeunes du parti ainsi que de ses élus. Au menu figuraient trois thématiques, à savoir : la gouvernance territoriale et la régionalisation, les réformes politiques et institutionnelles, puis les enjeux géopolitiques de la crise dans le Sahel et en Afrique, qui constituent des facteurs importants du Dialogue politique en perspective.

En guise de motivation de l’atelier, le président de l’ASMA-CFP retenu un besoin de clarification de la position de son parti a un moment où la participation au Dialogue politique est nuancée du côté de certaines formations. «Si des partis et des regroupements politiques conditionnent leur participation au Dialogue politique inclusif initié par le gouvernement, ce n’est pas le cas du parti Asma-CFP». Selon lui, il existait avant la présidentielle 2018 une crise de confiance qui nécessitait un cadre et un espace d’échanges appropriés entre les différents acteurs de la classe politique malienne. «L’Asma-CFP a décidé d’y participer sans conditions», a-t-il martelé, avant de plancher sur les thématiques choisies. Sur la question, l’ancien chef du Gouvernement a laissé entendre que le choix des sujets à débattre constitue un enjeu important du Dialogue politique initié par le gouvernement.

Soumeylou Boubèye Maïga n’a pas manqué par ailleurs de se prononcer sur le terrorisme, en insistant notamment sur son expansion. La situation sécuritaire, estime-t-il, dépasse le cadre du Mali et même du Sahel, à en juger tout au moins par la transportation du phénomène dans des pays comme le Bénin, le Mozambique et le Congo, créant du coup un corridor de violence contre les Etats, les institutions et les populations civiles. Comme responsables de ces violences, l’ancien ministre de la Défense pointe du doigt des groupes comme Ançardine, le Front de libération du Macina, Almourabintoune, Boko Haram, l’Etat islamique dans le grand Sahara, les milices d’autodéfense et les gangs régionaux.

De quoi, glisser sur les influences de la religion en politique avec des allusions du président de l’Asma aux visages multiples du monde islamique malien. Revenant tacitement à une précédente qualification d’acteurs hybrides, il cite en l’occurrence le cas du Mali où il les accuse – sans autant citer de noms – de vouloir remettre en cause les valeurs démocratiques. En effet, selon lui, en 2008, lors de l’adoption du Code de la famille, les discours qui se tenaient à Bamako n’avaient rien d’islamiques. A ses dires, ces groupes jouent des rôles dans la société civile et se muent même souvent en syndicalistes. Soumeylou Boubèye affirme également qu’ils parviennent même à satelliser des partis politiques qui se cachent derrière eux. Et de prévenir qu’ils représentent une menace pour la sécurité du pays.

L’ex-Premier ministre a par ailleurs révélé la somme de 150 millions de dollars de rançon que ces acteurs terroristes ont économisé dans le Sahel, qui serait également une zone de transit de la cocaïne vers l’Europe.

Par ailleurs, au sujet des réformes politiques et institutionnelles, le conférencier, Pr. Mohamed Traoré, le directeur de l’Ecole Nationale d’Administration convié pour la circonstance, a affirmé qu’«il y a une nécessité reconnue de tous de la révision de la constitution pour l’adapter aux réalités actuelles de l’évolution de l’Etat». Aussi, estime-t-il impératif de passer par une révision de la constitution pour parvenir à un nécessaire changement des institutions de la République dans leur format actuel.

Et Ousmane SY, ancien ministre de la Décentralisation, d’entretenir les participants sur la thématique de la régionalisation et la gouvernance territoriale en allant du postulat que le concept n’est pas nouveau au Mali et qu’il a existé depuis des lustres.

Amidou Keita

Source : Le Témoin

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