(Ottawa) L’armée canadienne va renvoyer une équipe au Mali le mois prochain pour travailler avec les Casques bleus roumains et éviter ainsi une interruption des évacuations médicales.
Les Casques bleus canadiens vont mettre un terme à leur mission au Mali samedi et commencer à rapatrier leurs hélicoptères et leur équipement après plus d’un an de présence militaire dans ce vaste pays d’Afrique de l’Ouest.
Pour s’assurer qu’ils soient prêts, le colonel Travis Morehen, commandant du contingent canadien, a indiqué que certains de ses soldats rentrés au pays le mois dernier reviendraient pendant une semaine en septembre pour enseigner les rouages de la mission à leurs remplaçants roumains. Cette équipe comprend des équipages d’hélicoptères, du personnel médical et des agents du renseignement.
« Je pense que ce sera le type de dialogue le plus important que nous aurons avec les Roumains une fois qu’ils seront sur le terrain pour les informer le plus rapidement possible », a déclaré le colonel Morehen dans une entrevue mercredi.
La mission canadienne de 12 mois devait cesser à la fin du mois de juillet, mais le gouvernement fédéral a prolongé les évacuations médicales d’un mois, jusqu’à la fin du mois d’août.
En plus des évacuations médicales, les Canadiens transportaient également des Casques bleus et des employés civils de l’ONU, ainsi que du matériel et des fournitures dans tout le pays. Ces opérations de transport n’ont pas été prolongées au-delà de juillet.
L’ONU avait demandé au Canada de maintenir tous ses Casques bleus au Mali jusqu’à la mi-octobre afin d’éviter une interruption entre la fin de la mission canadienne et le début de celle des Roumains.
Interrogé quant à l’impact sur l’ONU de la décision du Canada de mettre fin aux missions de transport en juillet, M. Morehen a reconnu que les membres de la mission au Mali « ont un peu senti la différence ».
Il a toutefois affirmé que l’ONU avait eu suffisamment de temps pour pouvoir « s’adapter » en se tournant vers des hélicoptères civils, qui seront également utilisés pour les évacuations médicales jusqu’à ce que les Roumains soient prêts.
Onze évacuations depuis août 2018
L’ONU, qui est confrontée à des budgets de maintien de la paix réduits, avait soutenu qu’une prolongation de la mission canadienne jusqu’en octobre serait plus rentable, étant donné que le Canada disposait déjà des effectifs et de l’équipement au Mali pour la mission.
Les hélicoptères civils ne sont pas non plus en mesure de fournir les soins médicaux que les Canadiens peuvent d’offrir, et les moments auxquels ils peuvent opérer sont plus limités.
À moins d’une urgence d’ici samedi, les troupes canadiennes auront mené onze évacuations depuis août 2018, dont la plus récente, il y a deux semaines, lorsque des entrepreneurs civils ont été blessés par un engin explosif improvisé.
Parmi les 42 personnes évacuées par le contingent canadien se trouvaient des soldats de maintien de la paix, du personnel civil des Nations unies, plusieurs soldats français spécialisés dans la lutte contre le terrorisme et des civils blessés lorsque leur autobus a roulé sur un engin piégé en avril.
Bien que M. Morehen ait souligné que l’assistance fournie dans ces situations d’urgence prouve l’importance de la contribution du Canada à la mission des Nations unies au Mali, il a également déclaré que certains défis s’étaient présentés.
L’un de ceux-ci était le délai parfois long entre un incident et l’envol des Canadiens, puisque des responsables de l’ONU à Bamako, la capitale, devaient décider de la nécessité de déployer les hélicoptères.
Ces retards constituaient une préoccupation majeure des Casques bleus allemands que les Canadiens ont remplacés l’an dernier. Les Allemands ont attribué le problème aux responsables de l’ONU chargés de soupeser le coût de telles missions d’évacuation.
Cependant, le colonel Morehen a noté que ces retards s’expliquaient par plusieurs raisons, notamment l’état lamentable des infrastructures de télécommunications au Mali et le fait que les Nations unies devaient veiller à ce que l’envoi des hélicoptères dans un lieu précis ne laisse pas des Casques bleus sans aide ailleurs.
M. Morehen a néanmoins reconnu la nécessité de minimiser les retards, en particulier compte tenu de l’importance de la rapidité d’intervention en cas d’urgence médicale. Il a affirmé que le Canada et d’autres pays réclamaient que les Nations unies diminuent les formalités administratives.
L’ONU a autorisé le déploiement d’hélicoptères médicaux non canadiens en moins d’une heure au cours d’une récente attaque par des engins piégés. M. Morehen a soutenu que cela représentait un progrès.