Boubou Cissé : au pied du mur !

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Sa nomination avait suscité beaucoup d’espoir. Nos compatriotes voyaient en lui (finalement) l’homme de la situation, celui à même de résoudre toutes leurs difficultés. Hélas ! Trois mois après son bombardement à la Primature, force est de reconnaître que les Maliens déchantent.

La crise au centre perdure avec son cortège de morts, de déplacés, de déception et de désolation. Kidal n’a toujours pas l’air d’être revenu dans le giron malien et son faux statut d’enclave se renforce et se précise ; chaque jour que Dieu fait, des Maliens s’entretuent et ou sont tués.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos compatriotes qui se sont réjouis de la nomination du Dr. Boubou Cissé, en tant que Premier ministre, sont aujourd’hui très déçus, tellement rien n’a changé dans leur quotidien.

À titre de rappel, il est important de parler du contexte dans lequel l’actuel locataire de la Primature a été nommé en lieu et place de SoumeylouBoubèyeMaïga, qui avait, lui aussi, suscité beaucoup d’espoir, avant d’avoir maille à partir avec des proches du président de la République.

Ces derniers ont fini par avoir raison de lui via une motion de censure initiée par les députés. Une séance parlementaire qui n’a, finalement, pas eu lieu. Le principal «condamné» ayant senti le coup venir a évité l’humiliation en démissionnant la veille.

Loin de nous l’intention de faire l’avocat du diable, mais, pour faire partir SBM, qui ne saurait, lui, non plus, être exempt de tout reproche, qu’est-ce qu’on n’a pas dit ? Il était incapable de gérer la crise au centre, complice de toutes les tueries, parrain de Toloba et de Dana Amasagou…

Boubèye parti, bienvenue à Boubou dont les soutiens disaient qu’il disposait, déjà, d’une baguette magique, surtout qu’il avait, jalousement (on ne sait toujours pas comment) gardé son portefeuille de ministre de l’Economie et des Finances.

Aujourd’hui, malheureusement, comme nous l’écrivions tantôt, le constat est amer : on n’a pas bougé d’un iota dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des Maliens, l’insécurité progresse crescendo, les scandales se succèdent ; l’Administration est de plus en plus absente et le pays perd, chaque jour, un peu de son intégrité.

Aussi, le dialogue politique inclusif, dont l’organisation est en cours, ne suscite-t-il plus d’enthousiasme chez plusieurs de nos compatriotes qui ont compris qu’il s’agissait, juste, pour certains, de se faire une place au soleil.

À présent, nombre de Maliens déchantent et doutent de la capacité de Boubou Cissé et son gouvernement à pouvoir venir à bout des difficultés qui assaillent les Maliens, de toutes parts, à commencer par le premier parmi eux, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, lui-même. Il n’hésite plus à faire des confidences à des proches à propos de la déception qui est la sienne depuis un certain temps, s’agissant de son Premier ministre et certains membres de son gouvernement.

C’est pour cela, a-t-on appris, qu’il n’a pas hésité à confier le dossier des jeunes de Kati au Directeur général de la sécurité d’Etat, le très discret et efficace Général Moussa Diawara (même si pour cette fois-ci, contrairement à sa volonté, certains ont ébruité son intervention).

Ibrahim Boubacar Kéita a été horripilé, disent ses proches, de la gestion de cette affaire au niveau de la Primature, et des rumeurs qui circulent, çà et là, disant que l’argent destiné aux routes a été «réaffecté» à la présidence de la République.

En résumé, Boubou a comme été nommé pour rien : les gens sont encore tués, impunément, au centre et sur le reste du territoire malien ; au vu et au su de tout le monde, la mal gouvernance poursuit son petit bonhomme de chemin ; des scandales naissent tous les jours.

Il est toujours impossible, pour nos compatriotes, de circuler, sans crainte, sur l’ensemble du territoire. Pis, on continue à mentir aux Maliens.

Makan Koné

SourceNouvelle Libération

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