Autrement dit : Quel gâchis !

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Amadou Thiam
Amadou Thiam

Le ministre chargé des Réformes de l’Etat, aussi en charge de l’organisation de l’impossible référendum, réunit ce qu’il appelle la société civile ce week-end (les 7 et 8 septembre) à Bamako. Il s’agit, dit la bande annonce de l’événement, d’échanger avec elle sur les Termes de référence du futur et non moins impossible dialogue politique inclusif, que le Triumvirat est chargé de piloter.

Il a, apparemment, de bonnes intentions et est de très bonne foi. Nous aurions même pu lui accorder le bénéfice de la jeunesse et de l’inexpérience, s’il n’en faisait pas un peu trop, et commettait de très gros impairs.

Lui qui est chargé de mettre tout le monde d’accord est le premier à enfreindre les règles, à n’en faire qu’à sa tête, à travailler en solo, sans aucune coordination, ni partage avec les autres.

Tenez, par exemple, à l’origine, il était prévu au niveau de Baba Hakib et ses collaborateurs du Triumvirat de tenir une rencontre de ce genre (partage, échanges et dissémination des Termes de référence du Dialogue politique national).

Cemême week-end, en vue d’avancer, faire des propositions concrètes et mettre les Maliens au courant de ce qui a été fait dans le cadre de leur mission. Malheureusement, ils ont été obligés de reporter cette importante activité, parce que le ministre Thiam a prévu la sienne, lui-aussi, ce week-end, sans même, au préalable, prendre la peine d’en discuter avec eux.

Par ailleurs, tous ceux qui s’agitent, en ce moment, au sujet des futures réformes, savent, bel et bien, qu’elles n’aboutiront pas et qu’elles se tiendront difficilement mais, qu’à cela ne tienne, disent-ils tout doucement, «nous, nous voulons juste empocher nos per-diem et autres frais de missions».

Rien qu’à voir l’ébullition dans le pays, de Kayes à Kidal, les propos tenus dans les grins et sur les réseaux sociaux, cette défiance vis-à-vis de l’Etat, on comprend aisémentque nombre de ceux en charge de la conduite de ces changements manquent cruellement de légitimité, forcément et foncièrement, sont inefficaces.

Savoir que l’on va dépenser inutilement des milliards dans ces opérations,ceci pouvait, à la limite, passer, si on ne savait pas que la plupart de ceux qui le font savent que c’est pour rien qu’ils le font ; pour un résultat improbable. Que tout ce boucan n’aboutira… à rien !

Makan Koné

SourceNouvelle Libération

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