Dans une longue interview, accordée à la radio Adar Koima de Gao, en langue locale (sonrhaï), le président du MPR, Choguel KokallaMaïga, évoque les questions d’actualité : les manifestations des jeunes de Kayes, la reconstruction de la route Gao- Sevaré et le dialogue politique inclusif, entre autres. Sans ambages, il invite les jeunes à manifester pour se faire entendre.
Sur le premier point, il soutient que « le régime a menti aux populations de Kayes. D’où cette révolte pour remettre les autorités devant leurs responsabilités. On se rappelle que les autorités ont plusieurs fois affirmé le bouclage du financement de la route Kayes-Bamako, du chemin de fer et du parc des locomotives… Tout cela s’est avéré faux. La population de Kati a alors pris les autorités en flagrant délit de mensonges. C’est pourquoi, les populations exigent des mesures concrètes et des promesses fermes. Je demande à l’ensemble des populations sur l’ensemble du territoire de rester déterminées pour défendre leurs intérêts. Ce régime n’écoute que les groupes de pression et les mouvements armés ».
Ensuite, concernant la route Sevaré-Gao, le président du parti du tigre, sans porter de gangs, laisse entendre : « Je pense que les populations devraient occuper toutes les voies empruntées par les autorités. Elles ne devraient plus écouter les fausses promesses à l’approche des élections. Sans leur détermination, cette route ne sera jamais construite ». Auparavant, il avait expliqué que le régime a promis à plusieurs reprises la reconstruction de la route Sevaré- Gao. Sans suite. Selon lui, le pouvoir a annoncé le bouclage du financement, d’abord en 2014, au retour d’IBK de Chine. Ensuite en 2017, le pouvoir a parlé d’un financement de l’Arabie Saoudite, mais aussi de l’aéroport de Kidal.
Abordant, le Dialogue politique inclusif, l’ancien ministre d’IBK, croit savoir que la stratégie du gouvernement consiste à faire passer la pilule de la Révision constitutionnelle. De passage, il met en cause les TDR du forum et persiste et signe que c’est le gouvernement qui désigne la majorité des participants.
Choguel K. Maïga a dénoncé également, au cours de cet entretien, en langue locale, la corruption, « la partition programmée du pays », et la « cooptation de deux personnalités de l’opposition », dans un gouvernement de 38 membres, à travers l’Accord Politique de Gouvernance.
Pour terminer, il a développé une thèse, selon laquelle, « ceux qui ont voté IBK en 2018 sont aujourd’hui plus mécontents que ceux qui ont voté contre lui ».
El Hadj ChahanaTakiou
Source : Le 22 septembre