Au four et au moulin pour combler l’abyssal déficit relatif à la communication autour des activités gouvernementales, le Ministre de la Communication chargé des relations avec les Institutions et porte-parole du Gouvernement donne de la vigueur et même de la visibilité aux actions du régime par une communication tous azimuts. La dernière de ses actions de communication est celle liée à la gestion de la crise sociale qui s’apparente à un soulèvement pour réclamer des conditions de vie meilleures et cela un peu partout à travers le pays. De Kayes à Gao en passant par Tombouctou, Mopti jusqu’à Koulikoro, le pays a connu ces derniers temps des remous sociaux d’une ampleur inouïe. Parant chaque fois au plus pressé, le Gouvernement va-t-il enfin anticiper sur les événements au lieu de jouer chaque fois au sapeur-pompier ? Le Ministre de la Communication comprendra-t-il que l’ORTM doit être sa principale arme de communication pour atteindre le maximum de personne. Donc, sa libération devrait être la première bataille.
Sérieusement ébranlé par les revendications sociales, le seul palliatif qui reste pour le gouvernement pour atténuer la grogne qui se généralise, est une bonne communication avec les acteurs sur le terrain. C’’est certainement ce que le Ministre en charge de la communication et journaliste de son état, a bien compris. Sur tous les fronts pour dire la vérité au Peuple qui s’est senti longtemps berné par des promesses qui ne sauraient relever que de l’utopie, Yaya Sangaré semble prendre le taureau par les cornes. Sachant bien que les différentes grognes qui ont pignon sur rue dans plusieurs régions sont certes les conséquences des promesses non tenues, mais aussi et surtout, d’un déficit de communication entre gouvernants et gouvernés. C’est d’ailleurs à cette tâche, celle d’anticiper, celle de dire la vérité, quoique difficile souvent,celle d’informer et de sensibiliser que s’attèle le Ministre de la communication. Pour cette mission à la fois délicate et ingrate, Il a du pain sur la planche, car c’est un exercice de séduction, de persuasion et même de dissuasion dans lequel il est lancé. Donc, une missionpas du tout aisée, surtout dans un pays où la communication est reléguée au second plan, alors qu’elle doit être au cœur de la gouvernance, de toutes les activités de l’Etat.
D’ailleurs pour mener à bien cette mission, le département de la Communication devrait être parmi les ministères les plus pourvus en moyens financiers et matériels.
Sous d’autres tropiques, après le pain, viennent l’information et la communication. Ces deux domaines doivent être primordiaux pour tout gouvernant qui voudrait bien être en phase avec ses gouvernés. C’est pourquoi nous déplorons l’attitude moyenâgeuse de notre seul média national qu’est l’ORTM. Aujourd’hui, les meilleures informations sur le Mali sont à chercher ailleurs pas sur l’ORTM qui passe pour être un instrument de propagande au service d’un clan. C’est d’ailleurs à cette problématique, celle de la libération de l’ORTM pour qu’il ait plus d’audience auprès des auditeurs et des téléspectateurs, que le ministre en charge de la communication, Yaya Sangaré, devra, au prima bord,s’attaquer pour qu’il ait plus de visibilité à ses actions. En l’état actuel, une information sur l’ORTM est juste destinée à une poignée d’individus, ceux qui y ont des intérêts particuliers. Sinon,la plupart des émissionsne sont nullement destinées au grand public. Généralement,c’est sur les réseaux sociaux que les maliens sont informés sur les activités de leurs ministres.
En définitive, si tant est qu’il y a un déficit de communication autour des activités du Gouvernement, le ton est désormais donné par le ministre de la Communication. Il reste, pour les plus hautes autorités du pays, de doter le département en charge de la question des moyens conséquents et surtout impliqués les médias privés pour la réussite de la mission. La communication devra être pour un pays ce que constituent des racines pour un arbre.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept