Nous assistons depuis un certain temps à la diffusion par une chaine de Télévision de la place, d’un film documentaire sur le bilan de 23 ans de gestion du parti unique, UDPM. Dans ce film, le principal acteur étant le général Moussa Traoré, secrétaire général du parti unique et Président de la République d’alors, a dressé un bilan à la fois élogieux et brillant de ses deux décennies de gestion à la tête du pays. Muets comme des carpes, les leaders du Mouvement démocratique au lieu de porter la parole pour démolir cette entreprise de déconstruction de notre Démocratie, acquise au prix d’énormes sacrifices, s’adonnent à leurs querelles politiciennes dont la finalité est ôte-toi que je me mette à ta place pour jouir des privilèges liés aux postes convoités.
Seul l’ancien Président Alpha Oumar Konaré, en véritable visionnaire, a compris il y a plus dix ans qu’il faut immortaliser certaines œuvres dans un livre qui, à coup sûr, répondront d’elles-mêmes à certaines allégations mensongères des nostalgiques de l’ancien régime.
En quatre épisodes, nous allons vous proposer certains extraits du livre intitulé « Alpha Oumar Konaré, un Africain du Mali » de Bernard Cattanéo. Ce livre qui est une grande interview de l’ancien Président AOK, dresse quelques faits saillants du bilan de ses dix ans de gestion à la tête du Mali.
Depuis que le Président IBK a qualifié l’ancien Président Moussa Traoré de grand républicain le jour de son investiture un 04 septembre 2013, les anciens dignitaires de l’UDPM, auréolés de cette victoire ont depuis le vent en poupe. Ils ont eu d’abord l’audace d’écrire un livre intitulé « Le Mali sous Moussa Traoré ». Dans ce livre, ils ont fait passer leur régime comme étant celui qui a fait du Mali un véritable havre de paix et de développement.
Comme si cela ne suffisait pas le Général Moussa Traoré s’est lui-même lancé dans une véritable campagne de séduction en étant l’acteur principal d’un film qui déconstruit la gigantesque œuvre des patriotes qui se sont battus pendant des décennies pour qu’il ait l’avènement de la démocratie.au Mali. Face à cette entreprise de démolition et le silence assourdissant des leaders du Mouvement démocratique, le Président Alpha Oumar Konaré a tenté de rétablir la vérité par le bilan des dix ans de gestion, dans cette première partie d’une série d’articles, nous allons mettre l’accent sur le bilan de sa gestion de l’école que certains de ses détracteurs ont vu tout en noir.
Pour Alpha Oumar Konaré, l’école était sa priorité pour plusieurs raisons. La première c’est que les ressources humaines sont à la base de toutes les richesses. Quand vous voulez la paix, c’est dans l’esprit des gens qu’il faut la cultiver. Quand vous voulez assurer la maitrise de l’environnement ou créer des conditions normales de production matérielle, c’est par la formation des hommes que vous pouvez réussir. Si l’on veut être maitre de son destin, il faut être éduqué. Donc, pour moi un pays peut disposer des ressources matérielles, mais s’il n’a pas de ressources humaines qui permettent leur exploitation, leur mise en valeur, il n’est pas crédible.
D’autres raisons, c’est que je suis enseignant, je suis même plus qu’enseignant, je suis fils d’enseignant, je suis époux d’enseignant. L’école est ma famille. Je ne pouvais l’abandonner. C’est fort de cette conviction qu’il s’est lancé dans les grandes réformes. Il dit avoir fait de l’éducation une priorité et a voulu créer un consensus autour de l’école. Mais malheureusement, ce consensus tant souhaité ne s’est jamais réalisé, car certains hommes politiques et certains partis politiques avaient fait de l’école un champ de bataille politique contre le pouvoir a-t-il déploré.
Mais malgré tout, reconnaissant quelques maladresses comme la Nouvelle Ecole Fondamentale, NEF, nonobstant ces erreurs des grandes réformes ont été opérées dans le domaine de l’éducation, comme l’élaboration du PRODEC ; programme décennal de l’éducation. Avec le PRODEC, des grandes réformes structurelles seront opérées. Ainsi selon AOK, un Centre d’Examen et de concours a vu le jour et dans le cadre de la réforme de la DNAFLA (Direction Nationale de l’Alphabétisation Fonctionnelle et de la Linguistique appliquée), un Institut de Langues a été intégré à l’université.
Il y a eu la mise en place d’un Centre d’Education non formel avec pour la première fois un Lycée sportif, le Lycée Ben Oumar Sy de Kati et le centre d’accueil Ousmane Traoré de Kabala. Grace au PRODEC beaucoup d’enseignants ont été recrutés ; beaucoup de salles de classe construites au point que les détracteurs de son régime, en voulant critiquer, ont tout simplement reconnu les gros œuvres réalisées dans le domaine de l’éducation. Que dire des multiples lycées créés dans la quasi-totalité des cercles, des régions et du District de Bamako. Et pour immortaliser les hommes et les femmes qui ont servi la patrie avec dévouement, la plupart de ces écoles et lycées nouvellement crées ont été baptisés à leurs noms.
Si le Général Moussa Traoré se vantait d’avoir formé des cadres compétents et d’avoir également fait des études pour la création d’Universités décentralisées dans beaucoup de région, son successeur AOK a pu réaliser ce vieux rêve en créant en 1996 l’Université de Bamako avec un certain nombre de facultés. Le Général Moussa Traoré ne dira jamais le taux de scolarisation, sous son magistère, qui était le plus bas de la sous-région. Par contre, Alpha Oumar Konaré, en plus de l’école Fondamentale classique a mis en place des Centres d’Education pour le Développement qui proposait une scolarisation de trois ans basée essentiellement sur l’enseignement des langues nationales, l’apprentissage de la langue française et la formation professionnelle.
Pour relever le taux de scolarisation. Mieux, un nouveau souffle a été donné à l’éducation de base à travers le réaménagement des programmes de la medersa spécialisée dans l’enseignement de la langue arabe, selon AOK. Il dit avoir reformé l’enseignement secondaire en mettant l’accent sur les écoles professionnelles et techniques. Que dire de du projeter un village une école ou un CED. Qui a permis à tous les villages de plus de cent habitants d’avoir soit une école ou un CED.
Comment si cela ne suffisait pas face au manque de consensus autour de l’école et surtout à sa politisation à outrance il a institué la bourse d’excellence pour permettre à quelques centaines d’élèves qui sont admis au Baccalauréat avec mention, toutes filières confondues, de pouvoir poursuivre leurs études dans les meilleures universités occidentales. Afin que l’excellence recherchée pour le futur radieux du pays ne soit pas un vain mot.
En définitive, Si les années scolaires n’ont pas été comme il avait souhaité à cause des multiples perturbations et autres grèves souvent non justifiées, force est constater que des gigantesques efforts ont été faits dans le domaine de l’Education pour preuve quel est le village au Mali de plus de cent âmes qui n’a pas son école ou son CED ? Qui pourrait démentir l’affirmation selon laquelle plus de salles de classes ont été construites sous Alpha Oumar Konaré que sous les deux précédentes Républiques réunies, à savoir sous la première République avec Modibo Keita et sous la deuxième République avec Moussa Traoré ?
Dans la seconde partie de notre série d’articles sur le bilan de la gestion du pays sous Alpha Oumar Konaré, nous évoquerons les immenses chantiers ouverts au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Youssouf Sissoko
Source: InfoSept