Le problème de la NINA n’est un secret pour personne, on a vu ici la fiche Nina du président IBK avec une erreur. L’erreur de la NINA n’est pas un problème pour celui qui n’utilise ce fichier que pour voter, mais quand tu vis à l’étranger, ta vie dépend du passeport qui dépend de la Nina. Sans passeport pas de titre de séjour et sans titre de séjour tu es tenu de quitter le territoire.
Avant l’appel à manifester, dans le souci de ne pas mettre sur la place publique une histoire qui concerne une base de données biométriques de la nation, nous avons entrepris des démarches qui sont restées sans réponses.
– En 2017 nous avons interpellé le service consulaire sur le sujet, nous avons compris très rapidement que ça ne dépendait pas du consulat mais de l’autorité politique malienne à Bamako.
– Septembre 2017 une délégation du Collectif Mains Propres a été reçue par le chef de cabinet du président de la république Mr Touré à ce sujet. Tout d’abord sa réponse a été qu’il préfère ne pas toucher à la base de données quitte à abandonner ceux qui sont victimes d’erreurs pour préserver la crédibilité du fichier. Face à notre réaction il finit par demander un rapport au consulat du Mali à Paris concernant le nombre de victimes. Afin de remonter le problème au gouvernement.
– Fin 2017 début 2018 le rapport a été transmis par le consulat à notre demande, à l’époque nous avions des chiffres, juste les personnes qui se sont déclarés, 4000 personnes qui étaient victimes d’erreurs rien qu’en France. Sachant que les derniers passeports non biométrique doivent arriver à terme en 2021 août 2022 le nombre de victimes risque d’exploser. Suite à ce rapport le service consulaire a eu à faire plusieurs déplacements à Bamako pour des réunions au niveau au CETEDEC de Korofina qui gère la base des données biométriques sans succès.
– Janvier 2019 une délégation du Collectif Mains Propres a été reçue par le premier ministre de l’époque Soumeylou Boubeye Maïga à ce sujet. La réponse du premier ministre a été de combattre la filière parallèle qui s’est mis en place et qui a permis à beaucoup de compatriotes dans une situation difficile de régler leur problème NINA en payant 300 euros à des trafiquants. Suite à notre rencontre il nous a proposé de rencontrer le ministre des Maliens de l’extérieur dès le lendemain.
– Janvier 2019 une délégation du Collectif Mains Propres est reçue au ministère des maliens de l’extérieur par le ministre Yaya Sangaré. Le ministre nous a dit que le rapport qui avait été transmis un an plutôt par le consulat sur le sujet est bloqué à la primature, et que le rôle du ministère des Maliens de l’extérieur se limite à ça. À comprendre que le ministère des Maliens de l’extérieur est juste un trait d’union entre les Maliens de l’extérieur et les différents ministères mais ils ne peuvent pas faire grand-chose sur les dossiers. Mais à l’issue de l’entretien, le ministre nous a garantie que le ministère des Maliens de l’extérieur ne va pas abandonner le dossier. C’est resté sans suite à ce jour.
Le seul argument que les autorités passent leur temps à brandir pour justifier leur manque de volonté quant à régler ce problème, c’est le fait que il y aurait certains maliens qui font des trafics d’identités et de documents. De ce fait ils veulent taper tout le monde avec le même bâton. Pourquoi un père de famille qui est installé en France depuis 15 ans ou 20 ans bien avant le début de la Nina, qui a 4 enfants un appartement un travail stable va-t-il falsifier son identité au risque de perdre son titre de séjour ? Au lieu de mettre avril comme date de naissance vous lui avez mis novembre, à cause de cette erreur il ne peut pas renouveler son titre de séjour. Combien de personnes sont dans cette situation d’erreur malgré eux ?!!!
Il est temps d’admettre que ce recensement a été un échec depuis le début, et que ça a été une grosse erreur de rattacher le passeport à ce fichier corrompu. Le marché du recensement a été distribué aux amis des différents régimes qui en ont fait ce qu’ils voulaient embauchant des illettrés ou des semi lettrés pour faire le travail.
Les autorités veulent préserver un fichier biométrique qui est déjà corrompu de peur que les blancs se rendent compte de la supercherie. Quelle est la crédibilité d’un fichier biométrique que l’on peut modifier pour 200 ou 300 € ?
Rendez-nous nos identités !!!!!!!
Samba Gassama
Secrétaire général du Collectif Mains Propres
Notre dignité n’est pas négociable
Source: Malijet