Le gouvernement Malien fait à une montée des revendications citoyennes par rapport à l’extrême dégradation de certaines routes nationales vitales pour l’économie du pays.
De Kati à Kayes en passant par Tombouctou jusqu’à Gao, les organisations des jeunes battent le pavé en procédant à l’interruption du trafic routier, voire aérien pour exiger aux autorités maliennes la réhabilitation des routes.
Lundi, à la primature, le ministre porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, accompagné de ses homologues des infrastructures et de l’équipement, du Dialogue social, du travail et de la fonction publique ainsi que celui de l’Agriculture étaient face à la presse pour donner des assurances par rapport aux bonnes intentions de l’Etat de reconstruire le réseau routier du pays.
D’emblée, le ministre Yaya Sangaré a rappelé que le gouvernement a conscience de la souffrance des populations et reconnait la légitimité des manifestations citoyennes qui, selon lui, sont une façon de s’exprimer en démocratie. Face à l’ampleur des revendications, le porteur de la parole du gouvernement a appelé la jeunesse à plus de retenue dans l’expression de ces revendications citoyennes. Avant de déplorer leur forme actuelle qui, a-t-il poursuivi, sont préjudiciables aux efforts du gouvernement pour dresser les problèmes du pays dans ce contexte de crise. Ainsi, le conférencier a privilégié le dialogue entre les autorités et les manifestants, en ajoutant que l’obligation de redevabilité est une raison d’Etat que le gouvernement Boubou Cissé ne soustrairait jamais ». Le ministre semble lier l’arrêt de certains chantier d’infrastructures routières aux manque de ressources, « dans un contexte de rareté des ressources, le gouvernement n’a pas les moyens de satisfaire tout et tout de suite ».
Le ministre des Infrastructures et de l’Equipement, Mme Traoré Zeinabou Diop, a fait le bilan de toutes les routes que son département a réalisé pendant les 6 ans de règne du Président Ibrahim Boubacar Keïta. A l’entendre, l’arrêt de certains chantiers de reconstructions routières est lié à l’insécurité qui sévit dans le centre et le nord. Il s’agit, notamment de la construction de la route de Tombouctou, où les travaux ont été interrompus après l’incendie des camions de l’entreprise française SATOM en 2017. En effet, plusieurs camions de cette société ont été brulés par les groupes armés ou terroristes hostiles à la présence de tout signe de l’Etat Malien dans le nord. En bref, l’insécurité est à l’origine de la réticence des entreprises à poursuivre les travaux.
Lors de cette conférence, animée en français, bambara et Sonraigh, le ministre porte parole du gouvernement a rappelé que les autorités maliennes ont toujours réagi face aux manifestations des jeunes. Il a balayé d’un revers de mains certains propos prêtés au Premier ministre, Dr Boubou Cissé. Lesquels stipulent que le Chef du gouvernement aurait déclaré que les matériels dédiés à la construction de la route de Tombouctou seront retiré au profit de la réhabilitation de l’axe Kati-Kayes. Une manière pour le Premier ministre de convaincre le collectif « Sirako » de lever les barricades sur la route de Kayes.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb