Le mémorial Modibo Keita a servi de cadre le samedi 12 octobre 2019, à la plate-forme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ pour se prononcer sur le processus du Dialogue national inclusif en vue, dont les termes de référence ont récemment été validés et rendus publics. La plate-forme « Anw ko Mali Dron » a suspendu sa participation, pour cause de sa non-conformité au souhait de la grande majorité de la population malienne. Les responsables des regroupements en phase avec cette logique étaient également présents.
Ces responsables issus de la classe politique ou de la société civile ne se sont pas contentés de prendre position contre ledit dialogue inclusif, mais procèdent également à des campagnes pour sensibiliser l’opinion nationale sur tout le piège qui se cache dernière ce dialogue.
C’est pourquoi d’ailleurs, la présidente de ‘’Anw Ko Mali Dron », Mme Sy Kadiatou Sow a invité tous ceux qui ont manifesté leur opposition à ce fameux dialogue de se fédérer pour agir ensemble. « Nous au niveau de Anw Ko mali Dron, nous refusons qu’on nous impose un agenda qui n’est pas l’agenda du Mali », a reproché aux termes de référence récemment validés et publiés par le comité d’organisation du dialogue, Mme Sy Kadiatou Sow.
Elle estime que « nous sommes capables de concevoir notre propre agenda ». Parmi les points remis en cause par le regroupement « Anw Ko Mali Dron », on peut retenir selon les membres de la plate-forme, l’absence de certains partis politiques de l’opposition, la non-consultation des populations concernées de la base, la mise en place unilatérale du comité d’organisation et du Triumvirat par le gouvernement, un TDR préétabli qui ne correspond pas à la réalité, l’effet non obligatoire des résolutions issues du futur Dialogue national inclusif, etc.
Pour le président de Fare An ka wuli, M. Modibo Sidibé, pour que ce Dialogue puisse se dire national inclusif, il faut replacer le peuple au cœur du processus androgène de sortie de crise. Pour cela la plate-forme ‘’Anw Ko Mali Dron s’attendait à ce que le comité triumvirat mette d’abord en avant le caractère participatif et inclusif en plus de la légitimité. Mme Sy Kadiatou Sow a indiqué que son regroupement a pris cette décision en toute responsabilité et que s’assumer jusqu’au bout devient une obligation. Sur ce point, elle appelle à une mobilisation générale autour des questions d’intérêt national qui intéressent beaucoup plus la population que l’accord d’Alger « confus ».
La présidente de la plate-forme a par ailleurs tenu à rassurer que son combat n’est pas aveuglement dressé contre la révision constitutionnelle. Elle laisse entendre sur ce point que la plateforme « Anw Ko Mali Dron » n’hésitera pas à soutenir cette révision, si toute fois elle se présente comme une nécessité à la suite du Dialogue, en toute légitimité. Mais elle et son regroupement ont dénoncé le fait que la question soit mise en avant comme unique but recherché du Dialogue national inclusif.
Selon un autre participant, ce dialogue est juste une mise en scène des autorités pour justifier la mise en application de certains principes de l’accord à savoir, l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ce dialogue impose une décision déjà préétablie par l’étranger dont le processus commence avec la révision de la constitution, un handicapant jusque-là de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Si Mme Sy Kadiatou Sow et ses compagnons craignent de ne pas être un jour jugés par le tribunal de l’histoire pour leur présence ou complicité lors de la manigance d’un tel projet préétabli, qui ne résout d’ailleurs aucun problème au Mali. Également, un autre participant a estimé au contraire que la génération de Mme Sy, doit d’abord admettre qu’elle a, elle-même échouée d’abord avant de se lancer dans un quelconque duel.
Cela pour convaincre et rassurer, selon lui, la jeune génération qui est désorienté par la faute, l’échec, de l’incohérence et souvent la complicité de ceux qui étaient censés les édifier. Ils n’ont pas hésité à signaler que ce Dialogue, tel qu’il est organisé, est uniquement destiné à obtenir un consensus illusoire sur des problématiques notamment la révision constitutionnelle et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger.
Selon eux, le temps n’est plus aux bavardages excessivement couteux qui n’auront effet concret après.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays