Alpha Condé, du charismatique opposant au piètre président : Finira-t-il le reste de sa vie à la CPI ?

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Le président guinéen Alpha Condé au palais présidentiel de Conakry, le 26 novembre 2014
Le président guinéen Alpha Condé au palais présidentiel de Conakry, le 26 novembre 2014

Après plus de quarante ans de combat pour plus de justice et de démocratie, le Président guinéen Alpha Condé est en train de tomber dans le même piège que Laurent Gbagbo, l’ancien Président ivoirien et Abdoulaye Wade, l’ancien Président Sénégalais, en s’accrochant au pouvoir contre vents et marrées. Il semble être prêt à massacrer son peuple pour se maintenir au pouvoir comme Gbagbo en Côte d’Ivoire. Après deux jours de manifestations contre la révision de la Constitution pour un troisième mandat du Président guinéen, le bilan fait état d’une dizaine de morts et de nombreuses arrestations. Jusqu’où s’arrêtera Alpha Condé qui semble déterminer  à se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat ? Qu’attendent les organisations africaines, comme la CEDEAO et l’UA pour rappeler à l’ordre Alpha Condé ?

C’est sans surprise que le Président de la République de Guinée Alpha Condé,  dans sa folie du pouvoir, a réprimé les opposants à son machiavélique projet de révision de la Constitution pour briguer un troisième mandat. En deux jours de manifestations, il a fait couler le sang des guinéens  avec au moins 9 tués, tous des militants du Front National  pour la Défense de la Constitution, FNDC. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles  sans discernement sur des manifestants mains nues. Ces derniers se disent déterminés à aller jusqu’au bout, même s’il faut  tuer le dernier guinéen. Ils s’érigeront en rempart ou en digue  pour barrer la route à Alpha Condé, qui dans sa tentative de confiscation de la démocratie est prêt à faire descendre l’enfer sur son Peuple. Les militants du FNDC n’entendent pas baisser les bras et les mouvements de rue vont continuer jusqu’à ce qu’Alpha Condé renonce à son projet de tripatouiller la loi fondamentale du pays de Sékou Touré. Ce qui est aberrant dans cette histoire, c’est le silence-radio des organisations africaines. De la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, à l’Union Africaine, UA, en passant par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et même la Cour Pénale Internationale, toutes ces organisations se sont tues et observent sans broncher la boucherie dont le peuple guinéen fait l’objet.

Alpha Condé va-t-il finir le reste de sa vie à la CPI ?

Il s’achemine infailliblement vers la Cour Pénale Internationale, car rien, ni personne  ne pourrait le convaincre à renoncer à briguer un troisième mandat  en suspendant  son projet de révision de la Constitution. Ce qui est à craindre  en Guinée, c’est le massacre du peuple guinéen  comme au stade du 28 septembre sous le capitaine Moussa Dadis Camara, car  Alpha Condé  fait de son projet de tripatouillage de la Constitution  une question d’honneur, et une ambition personnelle.  Sans une autre  force pour l’arrêter, il ira jusqu’au bout au prix du sang et d’énormes sacrifices et des dégâts matériels. A force de s’entêter comme Laurent Gbagbo, il finira par le rejoindre à la CPI.

Pour rappel, Laurent Gbagbo a passé dix ans  à la tête de la Côte d’Ivoire, sans élection et cela à cause de la crise politique consécutive à l’exclusion d’Alassane Ouattara pour raison d’ivoirité. En 2010, avec l’implication de la Communauté Internationale, le scrutin présidentiel a été organisé et Gbagbo a été battu, mais il a refusé de céder le pouvoir au vainqueur Alassane Dramane Ouattara, plongeant le pays d’Houphouët Boigny dans une guerre civile, avec plus de 3000 morts. Il a fallu l’intervention de cette même communauté internationale pour déloger Laurent Gbagbo, qui se trouve aujourd’hui à La Haye pour répondre de ses actes. Gbagbo et Condé, deux vieux opposants et certainement un même destin, la CPI.

En définitive, comment celui qui s’est opposé à tous les régimes de l’indépendance de la Guinée en 1958 jusqu’à son accession au pouvoir en 2010, pourrait être le bourreau de ce peuple qu’il a tant défendu et enchéri ? A-t-il réellement conscience que le processus démocratique en Afrique est irréversible ? En s’inspirant du cas de ces trois figures emblématiques que sont Wade, Gbagbo et Condé, n’est-il pas imprudent de confier le pouvoir d’Etat à ceux qui durent excessivement trop dans l’opposition ?

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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