Présence militaire et politique de la CMA : Moussa Ag Attaher sait ce qu’il dit

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Moussa ag Attaher
Moussa ag Attaher

Dans le journal, «Le Combat» de la semaine passée, précisément le 8 octobre 2019, Moussa ag Attaher, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a fait cette déclaration suivante: «La pire des sous-informations à Bamako, c’est de continuer à croire que la CMA n’a de présence militaire et politique que dans la Région de Kidal».

En effet, il sait bien ce qu’il dit car si nous prenons le cas du fleuve Niger de Diré (région de Tombouctou), précisément de l’arrondissement de Danga à la commune de Banikane (cercle de Gourma-Rhassous), il y a douze (12) check points (postes) des groupes armées de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), où les pinasses sont obligées de s’arrêter car les armes sont pointées sur elles.

Avant, les groupes armés prenaient des taxes sur les personnes qui n’ont pas de cartes d’identité et sur les marchandises. Maintenant, ils ne demandent plus de cartes d’identité mais prennent des taxes sur les marchandises. Chaque tonne de marchandises est taxée à mille francs CFA (1.000 FCFA) c’est-à-dire 100 FCFA par sac).

Les groupes armés qui sont sur ces check points sont composés de Touaregs Imghads, de Kel Antassar et d’Arabes. Ce sont les mêmes gens que l’Etat a armé pour le soutenir et ils sont  retournés contre les populations. Par exemple, il y a des gens qui étaient dans le Groupe d’autodéfense des Touaregs imghads et alliés (GATIA) qui est progouvernemental et après ils sont retournés dans la CMA.

Voici la liste des check points en quittant de la direction Mopti-Gao:

– Danga (cercle de Diré);

– Bourem-Inaly (arrondissement dans le cercle de Tombouctou);

– Didi (en face de Ber dans le cercle de Tombouctou);

– Djomdoka qui s’appelle aussi Arbissa haoussa (Gourma-Rharous);

– Banguel (Gourma-Rharous);

– Nanadjindé (Gourma-Rharous);

– Allagoungou (Gourma-Rharous);

– Timmanléla (Gourma-Rharous);

– Tabeygoungo (Gourma-Rharous);

– Agachar (Gourma-Rharous);

– Djerkadjane (Gourma-Rharous);

– Zarhaye Tosso (Gourma-Rharous).

Quand on fait le décompte, on voit que sur les douze (12) check points, neuf (09) se trouvent dans le cercle de Gourma-Rharous.

Les politiciens sont ce qu’ils sont car après leur élection, ils oublient toutes les promesses faites à leurs électeurs. Le président Ibrahim Boubacar Kéita a oublié la promesse faite à la population de Gourma-Rharous à l’approche de l’élection présidentielle de juillet 2018.

Aujourd’hui, le résultat est connu car, il a laissé les populations de cette localité de la République du Mali dans les mains de la CMA. C’est ça l’État dans l’État. Ceci donne raison à Moussa ag Attaher.

Le gouverneur de Tombouctou est aussi de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), car il est un Bellah Ifoghas de la famille de Mohamed ag Intallah. En fait, il faut dire la vérité crue. La CMA n’a jamais été sincère et elle est toujours sur la voie de la création d’un Etat. Tous ces check points sont connus des services de sécurité du Mali.

Et pourtant, il y a bien une brigade de gendarmerie à Gourma-Rhassous. Il faut aussi se poser la question si l’argent va dans les caisses de la CMA seulement ou bien une partie est cédée aux gendarmes ? Dans tous les cas, c’est une situation de l’État dans l’État.

Toute personne qui refuse de payer la taxe reçoit une réponse foudroyante de la part des groupes armés. L’année passée, un homme qui avait son riz et qui avait déclaré qu’il n’a pas d’argent liquide à payer mais qu’il peut payer en nature sa taxe avait reçu des balles dans sa bouche et il est mort. Ceci est un crime contre l’humanité quand les populations et leurs marchandises ne peuvent circuler dans la liberté dans leurs pays.

Aux organisations des droits de l’homme, nous lançons cet appel: la vie d’un seul homme est au-dessus de milles mausolées. Et pourtant, c’est avec la destruction de mausolées que des gens sont jugés et condamnés à la Cour pénal internationale (CPI).

Au président Ibrahim Boubacar Kéita, les populations de cette partie du Mali qui vous a apporté son suffrage, vous lance un cri de détresse. Vous avez promis le développement aux ressortissants du cercle de Gourma-Rharous et le premier indice du développement est la sécurité. Elle manque vraiment dans notre cercle.

Brin COULIBALY

Source : Inter de Bamako

 

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