Edito : La carotte et le bâton dans la main tendue d’IBK !

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Malgré son premier quinquennat jugé négatif et son bilan contesté par un grand nombre de maliens, IBK a été réélu pour un second mandat avec un score de 67,16%. Une réélection dont la légalité et la légitimité sont mises en cause par l’opposition avec à sa tête,  l’honorable Soumaila Cissé, candidat malheureux arrivé, deuxième avec 32,84% des voix. Avant même la tenue du premier tour, le chef de file de l’opposition s’est inscrit dans la logique de la contestation des résultats. L’opposition refuse de reconnaitre non seulement les résultats proclamés, mais également le président déclaré élu par la Cour constitutionnelle et investi par la Cour Suprême. Les griefs évoqués sont nombreux. Pour Soumaila Cissé et consorts,  la réélection d’IBK  est, non seulement illégale, parce que obtenue dans la violation de la loi électorale (fraudes, achat de conscience, bourrages des urnes…) mais aussi, IBK serait  un président illégitime au regard du très faible taux de participation estimé à « 34%. Mieux, Soumaila Cissé se dit vainqueur de cette élection et fonde l’espoir sur une partie de la rue pour  récupérer sa «victoire volée». Soutenu en cela par quelques caciques politiques, le chef de file de l’opposition multiplie, marches, meeting et conférences de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie de hold-up électoral.

Mais jusqu’où, ira Soumaila Cissé dans sa contestation des résultats ? Quand on sait qu’IBK est soutenu par un clan non négligeable de la casse politique malienne. Aussi, considérée comme l’une des plus observées au monde pour être tenue en pleine crise politico-sécuritaire, l’élection présidentielle au Mali a été jugée transparente et crédible par l’ensemble des missions d’observation électorale et la communauté internationale.

Quelques heures après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, IBK  a tenu un  langage de rassemblement contrasté par une déclaration de « guerre ». Il a, à  la fois tendue la main et la carotte à ceux qui veulent participer au développement du pays ;  mais aussi le bâton à ceux qui veulent embraser le pays.

«Je serai le Président de la réconciliation nationale. Mon premier devoir, dès le 4 septembre 2013, sera d’œuvrer au rassemblement de toutes les Maliennes et de tous les Maliens » avait-il assuré avant de poursuivre en langue bambara : «Ceux qui veulent mettre le feu dans ce pays, seront les premiers à périr par le feu». Toutes choses qui mettent le doute sur  la volonté et sa démarche à rassembler les Maliens ou à faire participer tous les fils à la reconstruction du pays. C’est un message fort adressé à l’opposition qui a un temps pour marcher et dénoncer et un temps pour se taire au risque de se faire taire par la répression.

Après son investiture par la Cour suprême, IBK a tenu le même langage en tendant la main à tous les Maliens sans exclusive. «Je serai le président de tous les Maliens ! De toutes les Maliennes et de tous les Maliens, de toutes les régions et de la diaspora. De tous ceux qui m’ont apporté leurs suffrages. De tous ceux qui ont fait d’autres choix… Pour réussir, je dois engager avec moi l’ensemble des forces vives de la nation» a-t-il assuré. Avant de poursuivre qu’il «serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos libertés et foulent aux pieds nos valeurs de tolérance. Tous ceux qui s’opposent à ces valeurs-là seront combattus. Et ils seront vaincus ».

Connu pour son autoritarisme teinté de rancœurs, IBK n’hésitera pas,  à faire usage du « bâton » ou du « feu » pour réprimer tous ceux qui tenteront de mettre le bâton dans ses roues.

Cette politique de la main tendue avec la carotte, le bâton et le feu, pour nombre d’observateurs n’est pas sans risque. Car elle ne permet pas de débarrasser le Mali du démon de la crise politique et surtout celui d’une crise postélectorale.

Que Dieu sauve le Mali !

Aboubacar Berthé

Source : Le Serment Du Mali

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