Esclavage à Kremis: Ce qu’en sait Bandiougou Dembélé, ex-maire

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Bandiougou Dembélé, l’ex-maire de Krémis et président de l’association pour le développement Kaycalou, était face aux hommes de médias le vendredi 27 octobre 2019, pour parler  de l’esclavage dans la région de Kayes, cas du village de Krémis.

En effet, on a appris sur les antennes et les réseaux sociaux que les individus copieusement battus auraient refusé de se soumettre à la pratique de l’esclavage par ascendance dans le village de Krémis. Chose que Bandiougou Dembélé, ex-maire du village de Krémis, a démentie devant la presse.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

Bandiougou Dembélé explique : « On a vécu ensemble pendant  des siècles (nobles et esclaves) et notre cohabitation s’est toujours passée sans problème. Le mot esclave existe juste de nom, sinon de nos jours, on ne pratique plus ce système. J’ai été maire de Krémis; j’ai fait deux mandats, donc ce n’est ni une question de  défendre les nobles ni les esclaves.

D’ailleurs, ces événements se sont passés en mon absence. Je les ai appris étant au Canada en mois de septembre. Des images et vidéos ont été montrées dans le monde entier comme quoi la pratique de l’esclavage par ascendance continue  son chemin dans la région de Kayes et est à l’origine de la violation de  la dignité humaine de plusieurs familles  dans le cercle de Yélimané village de Krémis.

Alors que tout à commencer quand Lassana Coulibaly, ressortissant du village de Krémis, a refusé d’aller participer aux préparatifs du décès avec sa femme et ses enfants. Après une semaine, il a lui-même perdu sa femme, mais les nobles sont venus préparer pour lui. Maintenant, il a eu un autre cas de décès et quand on lui a fait parvenir la nouvelle,  il a laissé des propos comme quoi à partir d’aujourd’hui, il n’est plus esclave de personne, et que les traditions et les mœurs qui existent entre lui et les Traoré sont finies.

Mais, on n’avait pas compris car, depuis le temps de nos arrières grands-parents, on a  vécu en parfaite symbiose. Lorsqu’on lui a  demandé des explications par rapport à la décision, il n’a pas su donner d’explication et c’est là que le chef de village lui a  dit : ‘La terre et les champs que tu as aujourd’hui c’est grâce à ces traditions et ces mœurs ; donc si tu ne veux plus respecter, il faut quitter le village. Et là, c’est son propre frère même qui a fait sortir ses bagages de la maison. Donc, en ce  moment il y avait un homme qui filmait la scène. C’est ce qui a amené cette situation. Et les jeunes l’ont vraiment frappé et c’est cette image qui a fait le tour du monde‘’

Mais, il faut que les uns et les autres comprennent qu’il y a une association du nom de Gambana qui est formée par plusieurs nationalités : la Mauritanie, le Sénégal le Niger, partout où il y a les Soninkés  dont le slogan est l’égalité. Donc, le plus vieux du village devient le chef, et tous se marient entre eux. C’est ce regroupement qui est la source de tous les problèmes de cet  esclavage. Mais dire qu’à Krémis les ‘’esclaves’’ sont soumis aux ordres de leurs ‘’maîtres’’ n’est pas une vérité. Et s’il y a quelqu’un après avoir attendu ce que je viens de dire qui a la preuve, je suis prêt à un débat de confrontation d’idées. Cela n’a jamais existé à Krémis et ça n’existera jamais ».

A rappeler que Krémis est une commune du Mali, dans le cercle de Yélimané, dans la région de Kayes. Face à cet événement,  29 personnes ont été arrêtées, mais 16 ont été libérées et les autres ont été emprisonnées à Kayes.

M.C

Source : Soleil Hebdo

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