C’est au moment où tous les patriotes, tous ceux qui se soucient de la paix, de l’unité et de la stabilité du Mali, s’emploient corps et âme pour ramener tous les acteurs à la raison afin que le Dialogue National puisse être réellement inclusif, que certains cadres du RPM jettent un pavé dans la marre, en déversant leur charge électrique sur l’Opposition.
Bocari Tréta, Président des Tisserands et Nancoma Keita secrétaire politique de la même formation ont eu la maladresse de qualifier l’Opposition de putschiste, de déstabilisatrice et de va-t-en guerre, quand cette dernière a tout simplement refusé de participer au Dialogue tel que conçu par les organisateurs. IBK n’a-t-il pas raison d’écarter ces cadres de son parti qui ne sont bons que dans le sens du mal ? Avec ces gravissimes tares, pourrait-on réellement confier la Primature au Président du RPM, bien qu’ayant la majorité à l’Assemblée ? Ne faudrait-il pas apprendre à BocariTréta et à Nancoma Keita les éléments de langage en période de crise ?
BocariTréta n’est malheureusement pas à sa première bourde, l’on se rappelle qu’en 2017, quand la crise politico sécuritaire battait son plein, avec des manifestations de plus en plus généralisées, il a eu encore le toupet d’affirmer que l’Opposition était en train de préparer un coup d’Etat.
Pourquoi cédé-t-il facilement à la pression de la rue ? Ne se trompe-t-il pas de cible, ou bien cache-t-il des ambitions inavouées ? Il vient de récidiver à la faveur d’un atelier organisé par le RPM pour non seulement s’approprier des termes de Référence, TDR du Dialogue National Inclusif, DNI, mais aussi et surtout pour se prononcer sur l’actualité brulante du pays.
Comme à l’accoutumée BocariTréta et Nancoma Keita, n’ont pas cherché loin, pour eux les boucs émissaires du blocage de la tenue du DNI sont les opposants, qui comme d’habitude auraient adopté la posture putschiste.
Comment les premiers responsables du parti majoritaire peuvent-ils tenir de tels propos incendiaires à l’endroit de l’Opposition qui refuse de participer au dialogue sans certaines garanties ?
En lieu et place des invectives et des diffamations, le Président et le secrétaire politique du RPM devraient plutôt élaborer des propositions, comme cela est généralement le cas du parti au pouvoir quand le gouvernement est bloqué, pour une sortie de crise.
Au lieu de cela, ils s’adonnent à une campagne de démoralisation, de dénigrement, de dénégation et de diffamation. C’est pourquoi ceux qui refusent de participer au DNI ont de bonnes raisons d’adopter cette posture, surtout quand on sait que les véritables animateurs du Dialogue seraient ces cadres du RPM et leurs suppôts.
Rien qu’en se réfèrent à ces propos vindicatifs de Tréta et de Nancoma on peut en déduire déjà que le Dialogue tant attendu par le peuple malien ne serait qu’un grand cirque mettant en scène les délégués de la majorité pour aboutir à des résolutions mort-nées.
IBK doit très vite se ressaisir en rompant avec certains caciques du RPM en tête desquels BocariTréta et Nancoma Keita et à prendre lui-même langue avec l’Opposition sans intermédiaire et surtout en acceptant leurs revendications. C’est à ce prix qu’il pourra sauver le Mali d’un autre effondrement. Car, à la crise sécuritaire grave, s’est greffée la crise sociale endémique et généralisée. Le peuple supportera difficilement ces deux crises jusqu’à la fin du mandat, donc IBK doit parer au plus pressé.
En somme, si BocariTréta et Nancoma Keita ne sont pas sensibles au malheur de la grande majorité des maliens, ils ne seront pas estimables d’assumer certaines responsabilités dans notre pays.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept