Les deux pays considèrent que la construction du gigantesque ouvrage lancée en 2011 et qui devrait s’achever en 2022 est essentielle à leur développement.
Le Nil Bleu est « rebelle », prévient Ousmane Idriss, dont la localité de Jouref Gharb, près de Khartoum, subit les caprices du fleuve. « Ce soir, le niveau de ses eaux est bas. Demain, elles engloutiront tout », dit ce fermier qui attend impatiemment l’achèvement d’un grand barrage en Ethiopie. Pour M. Idriss, 60 ans, vêtu de l’habit soudanais traditionnel, la construction polémique de ce barrage hydroélectrique sur le Nil Bleu est un « rêve » en train de devenir réalité.
Cet ouvrage permettra de réguler ce fleuve « dont le niveau monte à une vitesse incroyable » et provoque des inondations à chaque saison des pluies au Soudan. Cette année, il a encore tué soixante personnes et fait des dizaines de blessés. Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc au niveau de la capitale soudanaise pour former le Nil, qui traverse l’Egypte et se jeter dans la Méditerranée.
L’Ethiopie considère que le grand barrage de la Renaissance, projet lancé en 2011 pour un montant de 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros), est essentiel à son développement, la majorité de sa population étant privée d’électricité. Mais, vu du Caire, sa construction est perçue comme une menace existentielle qui fait craindre une pénurie d’eau et de nourriture pour des millions d’Egyptiens.
« Droits historiques » sur le fleuve
L’Egypte dépend du Nil à 90 % pour son agriculture d’irrigation et son eau potable et dit avoir des « droits historiques » sur le fleuve, notamment en vertu d’un traité de 1929. Après l’échec de plusieurs tentatives de négociations ces dernières années entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, de nouvelles discussions ont eu lieu début novembre à Washington. A l’issue de la rencontre, les trois délégations se sont donné jusqu’à janvier pour trouver un accord.
Source : Le mondeafrique