Alors qu’on s’achemine vers la fin de l’année, date indiquée par le gouvernement pour faire adopter une nouvelle Constitution par référendum, le dialogue national inclusif censé baliser le terrain, est au point mort. Après les concertations locales et régionales, la date n’est toujours pas fixée pour la phase finale qui est le Dialogue National Inclusif. A un mois de la fin de l’année, on en parle peu ou pas. Le Gouvernement s’est-il rendu à l’évidence qu’un dialogue sans les figures majeures de l’Opposition et de la société civile est un forum voué à l’échec ? La sagesse a-t-elle prévalu pour renoncer à son organisation ? Ne faudrait-il pas reprendre langue avec les opposants pour un consensus indispensable à sa réussite ?
La question que l’on se pose est celle de savoir si ce temps d’arrêt qu’on observe en ce moment, sera mis à profit pour reprendre langue avec les opposants qui ne demandent pourtant pas la mer à boire. Ils disent vouloir des garanties que les résolutions et recommandations qui seront issues de ce dialogue auront force de loi et seront appliquées à la lettre. Pourquoi n’accepte-t-on pas ces conditions pour la paix et la stabilité du Mali ?
Car ils sont nombreux, les citoyens qui pensent que ce Dialogue sera un début de solution à la crise multidimensionnelle du pays, mais à condition qu’il soit véritablement inclusif.
Le Premier Ministre Boubou Cissé a une occasion idoine de montrer à la face du monde qu’il est un véritable homme d’Etat en arrachant un accord avec ceux qui refusent d’intégrer le cercle du Dialogue. Il a engrangé une petite victoire en arrivant à obtenir un accord politique de gouvernance qui a permis à certains caciques de l’Opposition, comme TiébiléDramé et Oumar Amadoun Dicko d’intégrer le gouvernement. Il est attendu de lui la même prouesse pour le dialogue.
Qu’il soit persuadé qu’il joue son va-tout politique et qu’un échec serait fatal. S’il réussit à organiser un dialogue National Inclusif avec la participation de tous les acteurs sociopolitiques, il serait désormais vu comme un probable dauphin d’IBK, mais s’il échoue il pourrait dire adieu à Koulouba. Pour parvenir à rassembler tous les acteurs, deux recettes magiques s’offrent au gouvernement.
La première est de convaincre le Président de la République à accepter toutes les demandes formulées par les opposants au dialogue. La deuxième recette serait une démarche diplomatique à l’endroit de tous les grands ténors, qu’ils soient de l’Opposition politique classique ou de la société civile. Laquelle démarche devrait avoir un seul objectif, les convaincre à participer au Dialogue pour le Mali.
En somme, le Gouvernement Boubou a entre ses mains son destin, sa longévité dépendra forcément de sa compétence à organiser un dialogue National véritablement inclusif, devant aboutir à des résolutions pouvant constituer une base solide aux futures réformes tant souhaitées. Un échec équivaudrait à une motion de censure contre son gouvernement. Tout le mal qu’on puisse lui souhaiter est de réussir ce challenge au grand bonheur du peuple malien.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept