Décidément, la France et ses alliés qui ont décidé de liquider le guide de la révolution Libyenne, Mouammar Kadhafi pour s’accaparer de ses richesses, ont oublié le service après assassinat. Car ils ont laissé la porte ouverte à une horde de Narco-djihadistes qui s’est dirigée vers le Mali pour venir s’ajouter à d’autres qui y sévissent déjà. Ils sont près d’une dizaine de groupes à s’y installer et à semer le trouble dans un Sahel trois fois plus vaste que l’Europe.
Du GSPC à Ançardine en passant par le MUJAO, les signataires par le sang, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, Al Mourabitoune, Ansaru El islam et même Boko Haram, la liste n’est pas exhaustive. Voici ceux qui empêchent le monde entier de dormir. Déterminés et prêts à mourir, les djihadistes veulent proclamer un califat au Sahel, après la tentative avortée en Irak. Cette guerre, qui est la conséquence immédiate de la chute du guide Libyen, sera la plus longue et la plus meurtrière pour la France, comme celle d’Afghanistan l’a été pour l’Amérique.
L’opinion la plus répandue dans les pays considérés comme l’épicentre du terrorisme est celle d’une guerre imposée par l’Occident au Sahel. La France est citée par une frange importante comme étant l’instigatrice de cette chienlit dans la zone, elle qui a décidé du sort à réserver à Mouammar Kadhafi. Nicolas Sarkozy, le Président d’alors de la France, a convaincu les Etats Unis de Barack Obama et la Grande Bretagne du Premier ministre Tony Blair d’empêcher Kadhafi par tous les moyens de massacrer son peuple. Prétexte fallacieux, le seul objectif était de jouir des immenses richesses pétrolières de la Libye. Pour atteindre cet objectif, ils ont armé une rébellion pour venir à bout du guide libyen. Ils ont fini par avoir sa peau, mais sa chute a eu comme conséquence l’instabilité dans toute la bande sahélo sahélienne. Comme si la chute du guide de la Révolution libyenne ne suffisait pas, Daech a été aussi vaincu en Irak et en Syrie et les rescapés se sont dirigés vers le nord du Mali, faisant de cette zone un véritable sanctuaire pour les djihadistes.
Forts de quelques milliers de combattants les terroristes sèment la désolation et le trouble dans au moins trois pays du Sahel à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, tous des pays francophones. La France qui a planifié l’assassinat de Mouammar Kadhafi et ouvrir toutes les cargaisons d’armes de dernière génération dans lesquelles cargaisons les djihadistes se sont bien servis. Par cet acte, la France a fini par se rendre compte qu’elle a commis une grave erreur car ses amis touareg sur lesquels elle a fondé de l’espoir pour avoir la mainmise sur les immenses richesses, ne pèsent pas lourds devant les narco djihadistes. Donc, elle paie aujourd’hui un lourd tribut, celui de ses ambitions démesurées. La France est désormais prise dans une véritable spirale de violence au Sahel. Bien que loin du nombre de soldats américains tués en Afghanistan, elle a enregistré déjà 44 morts en 6 ans, contre 2300 soldats américains tués en Afghanistan en dix ans de combat contre les talibans.
La France, à défaut d’atteindre le même nombre de soldats tués, pourrait s’attendre à un lourd bilan car le défi sécuritaire à relever au Sahel est gigantesque et délicat. En même temps, l’ennemi en face est non seulement coriace, mais bien équipé et est en terrain connu. La France qui fait désormais de la lutte contre le terrorisme au Sahel une question d’honneur n’est pas prête à se désengager malgré les appels d’une frange de sa classe politique, celle de la France insoumise qui supporte mal le nombre de plus en plus croissant de militaires tués.
En définitive, la France est condamnée à rester au Mali et à s’engager véritablement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, quel que soit le prix à payer, car elle est à la base de la propension du djihadismedans la zone en participant à l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Nous partageons la peine du peuple français après la mort de 13 soldats sur le sol malien et nous nous inclinons pieusement devant leur mémoire. Tout comme la centaine de militaires maliens qui ont laissé la vie dans une guerre qui a été imposée au Mali.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept