À l’issue du sommet extraordinaire de Dakar, les dirigeants de l’Union ont décidé d’apporter une contribution pour aider le Burkina Faso, le Mali et le Niger à faire face aux dépenses liées aux opérations militaires
Ces assises d’une journée auxquelles le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a pris part, se sont tenues dans un contexte difficile dans notre zone. En dépit des avancées enregistrées au plan économique, les menaces contre la paix et la sécurité se font de plus en plus pressantes. En témoignent les crimes odieux qui ont endeuillé récemment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces pays paient un lourd tribut à cette lutte contre le terrorisme au Sahel.
Cette situation que traversent nos pays rappelle plus que jamais l’importance de la solidarité entre les États membres de l’Union et le défi majeur de l’insécurité pour atteindre les objectifs de développement de notre Union, a interpellé le président ivoirien, intervenant à l’ouverture solennelle des travaux.
Pour y parvenir, a rappelé Alassane Dramane Ouattara, la session des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) le 13 septembre 2019, avait décidé de mobiliser des ressources propres à hauteur d’un milliard de dollars (soit 500 milliards de Fcfa) pour le financement de la sécurité dans l’espace communautaire.
S’agissant des pays de l’Uemoa, les présidents sénégalais et béninois, mandatés pour la mise en œuvre pratique de cet engagement, ont tenu le 3 octobre dernier à Dakar une réunion avec les ministres des Finances et de la Défense de l’Union pour la mobilisation des ressources en vue de financer la lutte contre le terrorisme, a précisé le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
FINANCEMENT ADDITIONNEL- À l’issue des travaux, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de mobiliser une contribution immédiate de 100 millions de dollars, soit environ 50 milliards de Fcfa. L’annonce a été faite dans le communiqué final lu par le président de la Commission de l’Union, Abdallha Bouréima. Le texte précise que cette contribution s’inscrit dans le cadre de l’engagement pris par l’Uemoa de participer à hauteur de 500 millions de dollars au financement du plan d’actions de la Communauté économique et monétaire ouest africaine (Cedeao) pour lutter contre le terrorisme sur la période 2020-2024.Abdallha Bouréima a ajouté aussi que la Conférence des chefs d’État et de gouvernement a adopté un acte additionnel instituant un Fonds régional de sécurité, pour la mobilisation sur le moyen terme des ressources financières conséquentes destinées à poursuivre la mise en œuvre du plan d’actions de la Cedeao.
Interrogé à la fin des travaux, le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances a salué la solidarité agissante des États membres de l’Union en faveur des trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger). Ce soutien financier qui sera mis à disposition dans les meilleurs délais permettra, a assuré Dr Boubou Cissé, de faire face davantage au défi sécuritaire du moment et de lutter efficacement contre le terrorisme. «C’est du financement additionnel qui va nous servir d’acquérir du matériel, y compris le vecteur aérien, pour pouvoir cibler et traquer les assaillants, recruter et former des soldats dans nos différentes forces de défense et de sécurité.
Quant à la création d’un Fonds régional de sécurité, elle est importante dans la mesure où elle mettra à disposition des ressources pérennes, a commenté le chef de l’exécutif national. Ces moyens financiers seront alimentés à partir de différentes sources de revenus qui feront l’objet de propositions de la part des ministres de l’Économie et des Finances à la Conférence des chefs d’État, a précisé Dr Boubou Cissé. Pour qui ces différentes décisions feront la différence sur le terrain dans les jours et les mois à venir.
À l’ouverture du sommet, à la suite du président ivoirien, le chef de l’État sénégalais, a exhorté à l’union des forces, estimant que cela était nécessaire «si nous voulons atteindre nos objectifs d’émergence et améliorer les conditions de vie de nos populations». Macky Sall a invité ses pairs à se mobiliser contre le terrorisme en soutenant qu’il n’y a pas de développement, pas de démocratie, pas de liberté sans sécurité….La suite sur lessor
Source : Essor