Excellence, Nous sommes venus, comme vous l’avez souhaité à Canossa, pardon, à Pau, pour vous supplier, en tenue de vassaux, afin que la France reste et demeure éternellement sur le sol sahélien. Sa Majesté Macron 1er, Héritier des colons gentils et civilisateurs, de l’illustrissime Général De Gaulle, qui octroya à tour de rôle, l’indépendance à nos aînés, des Évolués dociles, nous nous inclinons humblement devant votre grandeur.
La question de la clarification de nos rapports et de nos doléances ne se pose même pas : la France est chez elle au Sahel, n’en doutez point ! A t-on une fois vu quelqu’un déménager de sa propriété pour s’installer ailleurs parce que des voisins imbéciles parlent mal de lui?
Oui, Son Excellence, nous avons nous aussi entendu ces intellectuels égarés et ces gens du peuple parler mal de la France, de ses serviables bases militaires et, O sacrilège, de vous même ! Soyez rassuré, Descendant de Napoléon, que nous aussi, on est chagrinés, ulcérés quand on entend ce genre de dénigrement facile, de diffamation et d’animosité gratuites, proféré par des zouaves et des tocards à l’endroit de la Patrie des Droits de l’Homme et de vous même. Nous vous conjurons, Grand Frère, de mettre ces élucubrations sur le compte de l’ignorance plutôt que de la défiance vis-à-vis de la France. Comprenez-les, ils ne peuvent pas mesurer, comme nous, à quel point sans la France, ce que nous ferions réellement de l’uranium, du cacao, du pétrole, de l’or et de toutes ces richesses dont regorge le sol du Sahel. Ces canailles ignares ne peuvent pas mesurer à quel point sans la France, les Djihadistes auraient depuis longtemps pris le contrôle de tout le Sahel, parce que, on vous l’avoue, nos armées sont constituées de soldats lâches, couards, mal habillés et désarmés. Ils détalent comme des lapins de Garenne au moindre coup de pétard ! Sans les armes et armements que nous commandons chez Dassault, sans l’art de la guerre que vous leur enseignez, que serions-nous d’ailleurs devenus ?
Son Excellence, Grand Frère, Éminence, Super- Président, ne nous abandonnez pas ! Croyez bien que, dorénavant, nous prendrons toutes les dispositions utiles pour légiférer relativement aux propos et aux actes inamicaux commis contre la France et vous-même ! Oui, nous serons plus vigilants pour que la France sente bien qu’elle est chez elle, et nous dirions même plus, que le Sahel n’est rien sans la France !
– Votre supplique m’a beaucoup touché, nul ne peut rester insensible à une telle doléance. J’attends néanmoins de voir les mesures fermes que vous prendrez pour mettre fin à cette injustice faite à la France. J’ai, par ailleurs donné des instructions pour que chacun de vous figure sur la prochaine liste de la Légion d’honneur !
– Amen, Amen, Amen ! Vraiment, vous êtes la générosité même, la clémence même, la bonté même, à l’image de la France ! Que Dieu vous bénisse, Grand Frère !
Dr Souley Adji
Sociopolitologue nigérien
Source : L’Aube