IBK rate le coche : Le dialogue vire au folklore !

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Lors du lancement du dialogue national inclusif
Lors du lancement du dialogue national inclusif

Le président IBK avait l’occasion idoine d’unir, de rassembler et de mobiliser les Maliens à travers la tenue d’un véritable Dialogue national inclusif. Mais cette rencontre  ouverte le samedi dernier, est bien partie pour se solder par un cuisant échec pour le régime en place. Au-delà, IBK, manquant de vision, a raté une nouvelle occasion de se mettre à hauteur de son mandat et de la mission de conduire le Mali vers l’unité. La preuve : beaucoup d’acteurs de la société civile,  de la classe politique ont décidé de ne pas prendre  part au folklore !

Aussi, le dialogue se tient sans les principaux  acteurs de la classe politique, Soumaïla Cissé,  chef de fil de l’opposition, a décliné l’invitation. Il  estime que ce dialogue est  “de la pure communication politique” et “une mise en scène”. Les anciens Premiers ministres Modibo Sidibé, Cheick Modibo Diarra, et Soumana Sacko, tournent également le dos.

En effet, le principal regroupement de l’opposition, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), qui regroupe plusieurs partis politiques et associations, boycotte ces assises. Le  FSD estime que la participation à ce dialogue national est une « trahison contre le peuple ». L’opposition regrette que ses propositions n’aient pas été prises en compte. A cela s’ajoutent la problématique de la révision de la constitution et de l’application de l’Accord pour la paix et la  réconciliation.

La plate-forme Anw Ko Mali Drown, qui comprend de nombreux partis, associations et mouvement de la société civile, a également décliné l’offre, arguant d’un manque d’inclusivité dans les travaux préparatoires.

Pour la  plateforme, durant plusieurs mois, des consultations populaires ont eu lieu dans plus de 600 villes. Mais, estime la plateforme «  Anw Ko Mali Dron » (AKMD)  de  Sy Kadiatou Sow, “ce qui aurait dû être un moment de mobilisation et de communion des Maliennes et des Maliens autour de la grave crise que connaît le pays, pour reprendre en mains leur destin commun, se déroule dans l’indifférence, sans engouement, sans esprit de sursaut national”. Autre motif  de  rejet  de la concertation pour  Anw ko Mali ? Le changement de dénomination de dialogue politique inclusif en dialogue nationale. Aussi, pour cette plateforme : «  le changement n’a pas pris en compte toutes les dimensions du Mali en crise, la globalité, sa profondeur de la crise et les citoyens de l’intérieur comme de l’extérieur et en se voulant être le conducteur pertinent pour une véritable union sacrée ».

D’autres motifs de rejet concernent les changements apportés à la question de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et à la révision de la constitution. “Les formulations des objets et dans les résultats attendus, la thématique N° 1, laissent entendre que le seul objectif inavoué de ce dialogue n’est autre que la révision constitutionnelle en lien avec l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger“, dénonce la plateforme.

Pour Anw Ko Mali dron, en fixant la date du 14 décembre pour l’ouverture des concertations du niveau national, le président de la République “parachève un processus de dialogue national inclusif bien loin de celui qu’il avait promis à la nation le 16 avril 2019“.

Autre absent de marque ? Le Sadi de Dr. Oumar Mariko. Ce  parti de l’opposition estime que ce dialogue national inclusif est un échec. Ce, avant même sa tenue, pour plusieurs raisons. «Le parti SADI n’est pas partie prenante du Dialogue dit inclusif, qui pour nous, est déjà exclusif. Parce que ce dialogue est tenu de bout en bout par Ibrahim Boubacar KEITA. Donc, ceux qui ne sont pas d’accord avec sa politique et qui le disent, sont mis à l’écart» a-t-il indiqué.  Opposé à toute idée de révision de la constitution, l’ancien Premier ministre de la transition, Soumana Sako, estime  que le  soit disant Dialogue National Inclusif tel qu’envisagé a pour objectifs, entre autres, de donner un semblant d’onction populaire à l’Accord antinational d’Alger, lequel n’a été soumis pour approbation à aucune institution de la République et de faire avaliser un projet de révision constitutionnelle visant à restaurer l’ordre sociopolitique colonial.

Mémé Sanogo

Source : L’aube

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