Mali : 720 morts, 3 millions d’élèves privés d’études en 2019, selon AFRIKAJOM Center

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Ce communiqué de AFRIKAZOM, publié le lundi 16 décembre dernier, dresse  un tableau tragique de la situation sécuritaire  contre les populations civilo-militaires, qui ont payées une lourde  tribu en 2019 avec 720 morts et 3 millions d’élèves privés  des classes dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.

Le document présente le Mali  comme  l’épicentre de la crise sécuritaire au Sahel  avec le bilan le plus lourd  en terme de victimes.  Ainsi,  indique le AFRIKAJOM Center,  l’an 2018 a été marquée par 208 victimes suite aux attaques djihadistes dans 9 localités différentes.  Cette crise semble s’empirer dans l’espace.   Le documente note que de Janvier à Novembre 2019,  le Mali a enregistré 472 morts en 17 attaques dans 17 localités.  Lesquelles attaques  ont toutes été revendiquées par les groupes armés terroristes dans 9 localités différentes situées dans les régions du Nord et du centre.   Le document va plus loin en donnant un chiffre  total de 720 morts  en 2019.

Pour Afrikajom, cette situation  sécuritaire tragique a touché  de plein fouet le secteur de l’éducation qui a fait, pour la première fois,  plus de 1200 écoles fermées représentant  13% des écoles de ces régions.  «   Près de 3 millions d’élèves sont aujourd’hui non scolarisés ; cela  représente une véritable bombe sociale pour l’avenir », a déploré le communiqué, qui ajoute que  les personnes  déplacées internes  ont atteint  un chiffre important. Parmi elles,  52% sont des femmes et 48% sont des hommes.

Par ailleurs, le document  dresse le même  tragique  sur la présence des terroristes contre les populations civiles et militaires au  Niger et au Burkina Faso.

 «  Repenser les politiques sécuritaires »

Dans ce document, AFRIKAJOM recommande de  repenser les politiques sécuritaires en fonction du contexte sécuritaire.  Il  décrit ces trois Etats faibles, non préparés à faire face aux conflits asymétriques et incapables  de contrôler l’étendue  de leur immense territoire ou simplement totalement absents.  A l’en croire,  ces immenses espaces  qui échappent aux Etats sont devenus  «  des sanctuaires pour des acteurs criminels de toutes sortes » permettant  groupes armés de se substituer aux Etats, de s’installer et d’offrir certains services sociaux de base,  notamment la justice  voire même la sécurité aux populations locales.  Toujours selon AFRIKAJOM, ces groupes armés exploitent les ressources du pays, lèvent l’impôt et les taxes auprès des populations locales.

Pour conjurer l’hydre du terrorisme dans le Sahel, AFRIKAJOM demande de  créer dans les meilleurs délais une troupe formée de militaires de tous les pays de la CEDEAO spécialisée dans le combat contre le terrorisme en soutien aux armés du Sahel,  d’explorer toutes les possibilités offertes par la réconciliation, par le dialogue politique avec les citoyens entrés en rébellion contre leurs Etats.

AFRIKAJOM Center propose toujours  de revoir les pathologies de l’Etat post colonial, la déliquescence des outils de la régulation de la démocratie, de la gouvernance, de la sécurité et de l’environnement.  Il soutient que  la corruption qui gangrène l’Etat, les institutions et la société  ainsi que l’impunité et des violations des droits humains sont de nature à créer de profondes inégalités et des fossés entre les élites urbaines et le monde rurale.  Pour ce faire, il demande, dans l’immédiat,  de trouver les mécanismes appropriés pour anticiper sur les attaques armées terroristes. Ce, en renforçant l’efficacité des mécanismes d’alertes précoces et des réponses rapides de la CEDEAO de manière à prévenir  les actions des terroristes.  Pour ce travail, il recommande  d’associer les organisations de la société civile et les collectivités locales dans la collecte d’informations et la mise en œuvre des politiques de réconciliation.

Un appel à l’Union Africaine, l’ONU

Toujours dans la recherche des solutions contre l’hécatombe qui sévit au Mali, Burkina et le Niger, AFRIKAJOM center  a lancé  un appel à l’UA et à la CEDEAO avec l’aide de la communauté internationale  pour organiser la revue des politiques sécuritaires nationales au Sahel.  Selon lui,  ces politiques permettront de  constater leur inefficacité et d’élaborer une réponse sécuritaire régionale holistique fondée sur une approche de la sécurité humaine.

 Synthèse de Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb

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