Fin du dialogue national inclusif (DNI) : Cap sur les élections législatives en mars-avril 2020 ?

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Vue de la dialogue national
Vue de la dialogue national

En dehors du parti au pouvoir  et peut-être de quelques acteurs politiques, une écrasante majorité de voix plaide pour la tenue rapide des élections législatives, pour éviter une nouvelle prorogation du mandat des députés actuels frappés d’une certaine illégitimité depuis décembre 2018.

+Parmi les résolutions fortes adoptées lors du dialogue national inclusif, l’organisation des élections législatives, probablement en mars-avril 2020, (avant le 2 mai) occupe une place de choix.

Malgré les réticences des responsables du RPM, dont Dr Bokary Tréta, son président et Mamadou Diarrassouba, l’influent Questeur et secrétaire à l’organisation du parti, les délégués du DNI ont positionné la tenue des législatives avant l’éventuel référendum constitutionnel.

En fin calculateurs politiciens, les dirigeants du RPM tablent sur un regain de popularité lié au succès du référendum constitutionnel. Alors que le pays est « en guerre », comme se plait à le répéter, ces derniers temps, le chef de l’Etat, le processus de révision constitutionnelle devrait être abandonné. Puisque la Constitution elle-même dispose qu’elle ne peut être révisée quand le territoire national est atteint dans son intégrité. Et nul ne conteste aujourd’hui que des pans entiers du territoire malien sont occupés par des hordes de terroristes. Ce qui conduit l’opinion nationale à développer une certaine hostilité à l’égard du projet référendaire. Mal en a donc pris aux ténors du RPM, conscients de la baisse de la cote du parti au sein de l’électorat pour des élections de députés. Alors que pour réviser la Constitution, l’accointance avec les mouvements signataires de l’Accord devrait jouer à faciliter le succès du oui.

En outre, les difficultés de la gouvernance IBK risquent de plomber les chances des candidats RPM aux prochaines législatives. Ce qui pousse le parti présidentiel à vouloir redorer son blason avec des avancées significatives dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix avant d’aller se soumettre au suffrage des Maliens.

Par ailleurs, Mamadou Diarrassouba et ses amis sont conscients que la perte de popularité du RPM va certainement conduire à une perte de nombreux privilèges. Il pourra lui-même, en cas d’élection comme député, perdre le prestigieux poste de Questeur au profit de nouveaux cadres politiques. Il voudra donc, faire perdurer le plus possible son statut de 1 er Questeur lui permettant de gérer d’importants fonds publics…

Enfin, il est probable qu’un réflexe politique de tous contre le RPM se mette en place avec l’émergence de jeunes ou vieux loups politiques aux dents longues comme Housseini Amion Guindo dit Poulo de la CODEM, de Moussa Mara de YELEMA, de Soumeylou Boubèye Maïga de l’ASMA-CFP, de Boubou Cissé, qui nourrit discrètement des ambitions pour le pays. Cette dynamique grégaire mue par des affinités politiques en vue d’un changement réel en 2023 pourrait causer des préjudices au parti présidentiel du moment. Ceci, surtout que IBK, relèvent les observateurs, n’a pas su gérer le pays en tenant suffisamment compte des intérêts de son parti, mais plutôt de ceux de sa famille et proches.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb

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