Showbiz : Mystère autour des puces taxées pour financer la culture

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ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo
ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo

Si les artistes du Wassoulou connus pour leur grand talent musical ont disparu de la scène, c’est bien parce que le ministère de la Culture a manqué de faire son travail de protection de l’industrie de la musique. Et la faute incombe à N’Diaye Ramatoulaye Diallo, la ministre de la Culture. Le temps fou passé à la tête du département de la Culture n’a pas permis aux artistes maliens de résister à la révolution digitale qui a ruiné les maisons de disques et les producteurs.

Pourtant, Rama sait bien que l’émergence de l’internet mobile peut être utilisée pour le bonheur des artistes, notamment les musiciens. C’est ainsi que la ministre de la Culture a pris un décret taxant les puces téléphoniques afin de générer de l’argent pour compenser la perte de vente des CD réalisés par les artistes. Mais cette décision saluée au départ s’est révélée être une grosse arnaque, selon des artistes maliens.

Premier problème, personne ne connait le montant exact prélevé sur les millions de puces pour alimenter ce fonds entouré d’un mystère total. Certains estiment que le Vérificateur général doit chercher à en savoir davantage. Tenez : le décret est supposé taxer chaque puce à hauteur de 250 FCFA au lieu de 500 FCFA, ce qui doit représenter un sacré paquet d’argent. Mais on ne sait pas qui a collecté jusqu’ici cet argent, encore moins les opérateurs de téléphonie concernée.

Plus préoccupant, on ne sait pas comment l’argent a été utilisé. Il y a de quoi scandaliser plus d’un dans cette affaire, puisque les artistes qui ont reçu de l’argent en 2018 ont dénoncé le caractère ridicule et dérisoire de leurs rétributions. Le ministère de la Culture et ses partenaires entretiennent le flou autour de ce fonds auquel chaque Malien détenteur d’une puce téléphone contribue. Et certains ne le savent même pas qui sont ceux qui sont taxés.

Rama doit aussi expliquer aux Maliens les portails internes utilisés pour tracer le téléchargement des artistes musiciens. S’il s’agit des téléchargements faits à la demande auprès des téléphones mobiles seulement, la ministre doit rendre compte. On sait que le client qui choisit par exemple qu’une chanson demandée comme sonnerie à Orange Mali est automatiquement payée depuis plusieurs années bien avant le décret.

Personne ne sait aujourd’hui si les téléchargements sur les différents sites internet sont pris en compte. On ne sait pas s’il y a un site malien uniquement utilisé ou l’ensemble des sites internet dont le géant américain Youtube. Par contre, on sait que l’internet a privé les artistes maliens de sources précieuses de revenus. Ailleurs, l’Etat a pris des mesures correctives pour que les œuvres artistiques ne soient pas téléchargées gratuitement.

Et c’est Rama et personne d’autre qui doit rendre compte aux artistes maliens. Mais pour cela, il faut que les artistes se mettent ensemble pour lutter. On peut comprendre que le gouvernement n’ait pas le souci de rentabiliser le secteur dont l’économie du pays a aussi besoin. Ce qui incompréhensible, c’est l’immobilisme des artistes eux-mêmes…

A.D

Source La Sirène

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