Le terrain de sport de Sébénicoro, en commune IV du district de Bamako, a abrité, ce samedi 28 décembre, la cérémonie de lancement de la caravane de sensibilisation sur le mariage des enfants. Plusieurs enfants ont assisté à la projection du film «Oumou, un destin arraché».
En Afrique de l’Ouest et du Centre, quatre filles sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans. Il s’agit, selon UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population), du taux le plus élevé au monde. Au Mali, la sensibilisation autour du phénomène est menée à travers le projet «Voix des filles». Une initiative du Conseil consultatif national des enfants et jeunes du Mali (CCNEJ) financée par le Fonds canadien d’Initiatives locales.
Présente au lancement de la caravane, Stéfanie Bergeron, conseillère politique à l’Ambassade du Canada au Mali, a salué la mise en œuvre de ce projet «des jeunes pour les jeunes». L’objectif, selon Stéfanie, c’est d’attirer l’attention sur le mariage précoce qui est une violation du droit des enfants. Le projet, souhaite-t-elle, produira des effets après la campagne et le film continuera à être vu par des millions de jeunes, même après mars 2020, fin du projet «Voix des filles».
Après Bamako, les villes de Ségou et de Sikasso accueilleront la campagne de projection du film «Oumou, un destin arraché». Il s’agit d’un court métrage qui présente la vie de famille d’une fille dès sa naissance jusqu’au moment où elle se voit contrainte de quitter l’école pour épouser un homme. Aux dires d’Aïssata Amadou Bocoum, président du CCNEJ, cet acte constitue est une violation du droit à l’éducation et si cette violation perdure, c’est parce que les textes la permettent. C’est pourquoi, affirme-t-elle, la caravane prendra fin par une séance de plaidoyer à l’Assemblée nationale du Mali.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb