Le Point : 2019, année macabre dans la région de MOPTI

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Editorial
Editorial

De Dioura à Ogossagou en passant par Sobane-Da, Boulkéssi, Mondoro, Dioungani, Hombori, Tenenkou, etc., la région de Mopti a été sérieusement endeuillée durant l’année 2019. Le bilan macabre, côtés civile et militaire dépasserait un millier de morts.

Des villages ont été brûlés, des populations déplacées, et le tissu social sérieusement atteint. Le pire, c’est d’imaginer que cette crise va continuer à sévir courant 2020 car malgré la mise en œuvre du plan de sécurisation intégré des régions du centre, les conflits s’intensifient et la présence de l’armée n’est pas pesante.

Alors, quelle perspective pour 2020 qui pointe à l’horizon ?

On le sait, l’armée n’a pas d’effectif ; les hommes sont fatigués et nos unités manquent de matériels. Mais à quoi sert la Loi d’ Orientation et de programmation militaire et les centaines de milliards de Franc qui sont utilisés pour la cause de la grande muette ? Si le Président de la République a le souci de sécuriser ses concitoyens, il doit se mettre à l’évidence ou rendre le tablier au profit d’un homme plus apte à sécuriser les Maliens.

Il y a un an, nous avions placé beaucoup de confiance au Plan de sécurisation intégré des régions du Centre (PSIRC) qui venait de naitre. Mais c’était sans compter sur le manque de volonté et de dynamisme du gouvernement. Ce plan est un échec aujourd’hui car pour même rapprocher l’armée de la population, il faut de l’effectif. Pour 2020, nous n’avons aucun plan pour espérer. Cela voudrait-il dire que la région de Mopti est condamnée à rester dans l’insécurité ?

En tout cas, 2019 a montré combien tout est fragile dans la 5ème région : la cohésion sociale, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la paix, l’armée, etc. Et si le gouvernement ne peut pas sécuriser le territoire, pourquoi ne pas légitimer la cause des mouvements d’auto-défense ? Après le passage de cinq chefs de gouvernement et sous la gouvernance du sixième en six ans, les Maliens doivent se poser certaines questions, notamment sur la qualité de Président qui nous dirige. Est-ce qu’on est encore confronté à un problème de Premier ministre ? Où se situe le problème ?

En réalité, en six ans de gouvernance chaotique, Ibrahim Boubacar Kéïta a montré qu’il n’est pas capable de diriger ce pays. Certains analystes ont même évoqué des hypothèses selon lesquelles il pouvait être un bon Président s’il n’y avait pas de crise. Mais pourquoi IBK est si inactif face à ces crises ?

A l’orée de 2020, il y a eu Indélimane et TabanKort vers Gao ; 13 soldats français ont trouvé la mort dans la même zone ; il y a eu aussi Inatès au Niger. Au même moment, tous les jours, il y a des tueries dans la région de Mopti. Donc, 2020 s’annonce aussi meurtrière que 2019 ?

Bonne et heureuse année 2020 !

Alfousseini Togo

Source Le Canard de la Venise

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