Lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux des forces vives de la nation à IBK, celui-ci a profité le 6 janvier pour plaider en faveur du maintien des troupes françaises au Mali. Ceux qui veulent « faire croire que nos amis sont nos ennemis » sont « les ennemis du Mali », a-t-il déclaré.
Des citoyens réunis au sein du collectif « Yerewolo – Debout sur les remparts » préparent une mobilisation inédite le 10 janvier pour exiger le départ des troupes françaises du Mali. Cette manifestation se déroulera quelques jours avant le sommet de Pau où les présidents du G5 Sahel ont été sommés par Emmanuel Macron d’aller clarifier leur position quant au maintien ou non de Barkhane dans la sous-région.
En prélude à ces deux événements, IBK est monté au créneau pour afficher sa vision sur la question. C’était le lundi 6 janvier en recevant les familles fondatrices de Bamako, les leaders religieux et la société civile à Koulouba lors de la traditionnelle présentation des vœux de nouvel an.
« Vouloir nous faire croire que nos amis sont nos ennemis est contraire aux intérêts du Mali et des Maliens, est contraire aux intérêts des Fama qui se battent pour que nous soyons libres. Cela, je dois vous le dire et cela m’inquiète. Tous ceux qui tiennent des discours de ce genre sont les ennemis du Mali, sont des ennemis des Fama. Ils ont beau crier la paix, on soutient les Fama, ce n’est pas vrai », a ainsi répliqué le Président de la République.
D’après IBK, ceux-ci « voudraient que nos enfants soient jetés en pâture devant des forces hostiles lourdement armées, équipées avec l’argent de la drogue. Avec également l’argent de quelques pays complices qui viennent les aider dans cette sale besogne. C’est cela la réalité », affirme-t-il.
En 7 ans de présence au Mali, l’armée française a certes enregistré des victoires et subi des pertes mais la situation sécuritaire reste toujours alarmante. Une frange de la population estime que la mission n’a pas d’intérêt d’être maintenue dans ces conditions.
Cependant, les autorités politiques et sécuritaires ont une lecture différente de la situation. Le ministre de la défense a expliqué à l’assemblée nationale la nécessité du maintien de Barkhane et son apport dans la sécurisation du pays.
S’il se contentait généralement de remercier les partenaires militaires du Mali, le Président de la république dévoile désormais clairement quelques mérites de l’action française auprès des forces armées maliennes.
« Aujourd’hui, Barkhane aide Fama. Aujourd’hui, Barkhane apporte de l’eau à Boulkessi. Nous n’avons plus que des forages infructueux. Ce sont des convois d’hélicoptères qui ravitaillent Boulkessi. Et l’on voudrait que je mise fin à cela pour le plaisir démagogique de quelqu’un ? Jamais ! », a indiqué IBK.
Le Chef de l’Etat n’y est pas allé de mains molles pour répondre aux détracteurs de la présence militaire française au Mali. Dans son intervention très énergique, IBK s’est directement adressé à ceux-ci en des termes qu’il n’utilise quasiment jamais.
« Tenir des discours démagogiques du genre : « les troupes françaises doivent partir ». Si elles partent, toi tu vas aller aider les Fama dans les renseignements et avec les drones ? Toi, tu vas le faire ? Non ! Soyons sérieux. Je soutiens les Fama, j’aime les Fama, c’est dans l’acte ».
Source : Mali vox