A mon sens toutes les communications en cours autour des 40 villas, sont un écran de fumée pour cacher, l’affaire des avions cloués et celle des équipements militaires et l’avion présidentiel.
Dans les années 80, les think tank qui étaient venus avec Jimmy Carter au pouvoir, avaient pour théorie que la corruption des fonctionnaires, était un facteur du développement dans les pays en voie de développement. Cette théorie qui était plus inspirée par les pratiques en cours en Asie (le mode de production asiatique), partait de l’idée que la corruption participait de l’accumulation primitive du capital (sur la Corruption en général, lire la « corruption des fonctionnaires » de Hyacinthe Sarasoro).
L’investissement de l’argent de la corruption avait vocation à créer des industries et l’emploi.
Depuis cette théorie a fait long feu. La corruption a affaibli l’Afrique, parce que les produits de la corruption sont exportés vers l’extérieur de l’Afrique. Planqués dans les banques étrangères ces produits sont généralement perdus des que les titulaires des comptes quittent le pouvoir ou décèdent. Les exemples de Jean Bedel Bokassa de la Centrafrique, Mobutu du Zaïre, Sani Abacha du Nigeria, peuvent être cités à cet égard.
Rapporter au cas du Mali, celui qui aurait construit 40 villas, est certes corrompu, mais ses biens sont restés dans le pays. Lui n’a pas voulu aller construire un autre pays, en achetant ou en construisant dans un autre pays.
Ceux qui ont pris l’équivalent de cette somme mais qui l’ont planquée à l’extérieur du Mali sont moins dignes de la nation. Suivez mon regard. Les recherches doivent s’étendre jusqu’au Maroc, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Canada, en Turquie, au Azerbaïdjan, au Kazakhstan etc.
Il me parait évident que les communications en cours autour des 40 villas, sont un écran de fumée pour cacher, l’affaire des avions cloués et celle des équipements militaires et l’avion présidentiel.
Il faut fort douter que les Maliens se laissent entrainer dans cette affaire de trois fonctionnaires, tant ils savent que la corruption trône au sommet de la colline.
Souleymane Koné
Ancien Ambassadeur
Source : L’Aube