De cette première sortie que d’aucuns ont qualifié de «ratée», les uns et les autres ont surtout retenu que Dioncounda privilégie le dialogue avec deux des principaux «fauteurs de troubles» dans notre pays : Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa. Et qu’il ignore carrément les causes de la crise dont il parle.
Pour le premier point, à savoir dialoguer avec Iyad et Kouffa, il faut, d’emblée, dire qu’il n’aboutira à rien. Une première mission s’est d’ailleurs, même si Dioncounda n’en a pas parlé, soldée par un échec cuisant. Les émissaires ont, à peine, rencontré Kouffa qu’il les a «renvoyés à leur expéditeur», presque, manu-militari. Et de prendre le soin de leur signifier qu’il n’a nullement l’intention de négocier, quoi que ce soit, avec qui que ce soit, sans au préalable avoir la garantie de la création de son Kalifa au centre et d’autres doléances encore.
Il fallait d’ailleurs s’attendre à cette issue d’autant plus qu’une négociation suppose des compromis au moyen de propositions. Sur ce point, concrètement, qu’est-ce que Dioncounda peut-il proposer à ces terroristes qui écument le centre de notre pays ? Quasiment rien !
Certains demandant l’application de la charia et l’ex-président par intérim n’ose même pas y penser dans un pays laïc comme le nôtre. D’autres parlent d’instauration d’un Etat islamique sur certaines parties du territoire national. Ceci également dépasse largement les compétences du Haut représentant du chef de l’Etat pour les régions du centre de notre pays.
La mission de Dioncounda Traoré est, nul besoin d’être un devin pour le savoir, vouée à l’échec. Car, si c’est la négociation qu’il privilégie, il n’aurait rien en face et serait buté à des radicaux, des criminels, dont le seul souci est de semer la terreur, tuer, piller, voler, violer.
Aussi, lors de la même rencontre, les interlocuteurs du conférencier ont été étonnés de l’entendre dire qu’il allait «chercher à connaître les véritables causes de la crise au centre». Il s’y prend tard et comme le lui a dit un confrère : «Il enfonce une porte déjà ouverte. C’est inquiétant de constater qu’il ignore les raisons pour lesquelles les gens s’entretuent dans la région de Mopti».
Makan Koné
Source : Nouvelle Libération