A la faveur d’une conférence de presse animée au Centre d’information gouvernementale du Mali (CIGMA), le jeudi 30 janvier 2020, sur la crise scolaire le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions et porte-parole du Gouvernement, Yaya Sangaré a tout d’abord reconnu la légalité de la revendication des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 avant de tenir « le langage de la vérité » qui se justifie en deux raisons : la première est la non soutenabilité financière de l’Etat et la deuxième raison qui est la raison fondamentale est que si l’Etat cédait à cette pression des enseignants de vouloir coute que coute obtenir cette majoration en faisant une rétroaction à partir de 2019 cela peut entraîner la frustration des autres syndicats. A cet exercice, il était accompagné par ses homologues du Dialogue Social, du Travail et de la Fonction Publique, Oumar Hamadoun Dicko et de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr. Mahamadou Famanta.
Selon le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Yaya Sangaré, le devoir républicain de rédévabilité citoyenne est une exigence de l’Etat de droit que l’Etat Malien ne va jamais se soustraire. Cependant, il a rappelé que les efforts ont été déployés par le Gouvernement dans la gestion de la crise scolaire. Au départ, dira-t-il, les revendications des syndicats de l’éducation étaient étalées sur 10 points dont 7 points ont été satisfaits et 2 autres sont en cours de réalisation et le dernier point enlevé par le syndicat lui-même. Aujourd’hui, selon lui, un seul point fait objet de blocage entre le Gouvernement et le collectif des 8 syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Il s’agit de l’application de l’article 39 de la Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant Statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. « Le Gouvernement reconnait la légalité de la revendication des enseignants. Son interprétation à la lettre et l’article 39 de la Loi ci-visée est juste et les enseignants ont raison de rappeler que toute modification de la rémunération des fonctionnaires relevant du statut général revient de plein droit aux personnels de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, mais ce n’était l’esprit de la Loi. Cette revendication s’adosse à un accord obtenu par l’UNTM en 2018 pour la valorisation de la grille indiciaire du statut de la fonction publique mais l’UNTM a accepté son application à partir de 2019 compte tenu de la situation du pays et elle a consacré de faire une trêve en 2020. », a-t-il expliqué.
Point de désaccord
Selon le conférencier, les enseignants exigent l’augmentation immédiate de leur grille de 180 points rétroactivement depuis le 1er janvier 2019 et 100 autres points à compter du 1er janvier 2021, soit une augmentation totale de 280 points au lieu de 140 points que le Gouvernement propose. A l’en croire, les enseignants exigent l’année 2019 comme la date d’entrée en vigueur de la nouvelle grille contrairement au Gouvernement qui propose 2020. Pour lui, le collectif des enseignants refuse de consentir une trêve en 2020. « Cette exigence des syndicats de l’éducation n’est pas acceptable pour le premier ministre, Dr. Boubou Cissé pour deux raisons : la première est la non soutenabilité financière de l’Etat et la deuxième raison qui est la raison fondamentale est que si l’Etat cédait à cette pression des enseignants de vouloir coute que coute obtenir cette majoration en faisant une rétroaction à partir de 2019 cela peut entraîner la frustration des autres syndicats.
Ce qui ouvrirait la voie à une spirale de revendications tous azimut qui nous ne pouvons pas maîtriser avec la gestion de la crise multiforme qui prévaut dans notre pays. C’est pour cette raison que le premier ministre connaissant l’état des finances publiques exprime le langage de la vérité selon lequel l’Etat ne peut pas respecter son engagement pour les enseignants pour 2019 mais c’est possible pour les années 2020 et 2021. », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que l’idée de recrutement de 15300 enseignants volontaires constitue un plan B pour le gouvernement pour sauver l’année en cas d’échec des négociations mais le gouvernement tend toujours la mains vers les enseignants grévistes.
Moussa Dagnoko
Source : Lerepublicainmali