Négocier ou ne pas négocier avec les terroristes ? Une question qui sonne comme un aveu d’incapacité

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Iyad et Amadou Kouffa (G-D)
Iyad et Amadou Kouffa (G-D)

Longtemps annoncée, jamais adoptée; Dioncounda Traoré, haut représentant du chef de l’État pour le centre revient avec l’idée de négocier avec les terroristes. Il a annoncé, il y a près d’une semaine; qu’il a envoyé des émissaires aux leaders du GSIM, au centre du pays. Par-là, il vient donc de jeter un pavé dans la mare; et très vite, s’en désolidarisait le ministre en charge des Affaires Etrangères. Cependant, le fait de poser la question de négocier ou pas avec des bandits armés, sonne comme un aveu d’incapacité; Venant de l’Etat malien c’est de faire imposer uniquement sa voix dans bon nombres d’endroits du territoire national.

Officiellement, l’Etat se refuse à toute négociation avec les terroristes. Mais, dans les hautes sphères de l’Etat; il serait de notoriété d’établir des canaux officieux avec des chefs terroristes pour, négocier la paix, semble-t-il. Ainsi, en 2018, un émissaire officiel de l’Etat malien aurait longuement échangé avec Amadou Kouffa. Ce dernier ne jurait que par la Charia; et a ainsi promis qu’il combattrait l’Etat malien tant que celui-ci s’opposerai à sa vision de la Justice.

Mais, ce qui est frappant, si cela se fondait; c’est que l’élite gouvernante crie officiellement une chose et, ensuite en douce, accomplirait le contraire. Elle devrait pourtant savoir que l’on peut négocier tout, mais pas avec tout le monde. La position des chefs terroristes est radicale et aussi connue de tous. C’est la Charia ou rien. Leur stratégie, c’est faire autant de pertes possibles aux FAMa et leurs alliés. De plus, leur implication s’avère encore plus dans les conflits inter-communautaires. Autant dire que s’assoir sur une table de négociation avec des individus qui ont autant de sang sur leurs mains; revient alors à faire ombrage à la mémoire des nombreuses victimes, civils comme militaires. Une telle démarche ne serait valable que lorsque l’Etat malien aurait pris l’ascendant sur le terrain.

Là, aucun arrangement politique ne peut se faire. Les terroristes, ne voudront jamais lâcher leur inestimable conquête et butin de guerre; d’autant plus qu’ils sont forts de leur puissance de feu et aussi de leur supériorité sur le terrain. L’équation est donc simple, et elle l’a toujours été. L’Etat devra être l’Etat, et il faut restaurer l’autorité partout, où le besoin se fera ressentir.

Ce combat n’est pas le seul problème de la majorité, mais de toute la classe politique. Car toute exercice politicienne maintenant revient à donner le temps nécessaire aux ennemis du pays de gagner en force; surtout que l’essentiel se trouve plus que menacé. L’union sacrée est vitale. A la classe politique de comprendre donc qu’il n’a plus de récréation !

Ahmed M. Thiam

Source : Inf@sept

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