Elections législatives du 29 mars prochain : Pourquoi le RPM perdra des plumes

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Pour avoir perdu des députés sortants et des cadres, qui ont migré vers d’autres formations et mouvements politiques et pour des déceptions liées à la gestion du pouvoir par IBK, son mentor, le RPM pourrait faire une contre-performance lors des prochaines élections législatives.

Les députés Abidine Koumaré, Aissata Haïdara, Amadou Doumbia, Bafotigui Diallo, Moussa Diarra, N’Fa Simpara, YagamaTembély, pour ne citer que ceux-ci, ont quitté le RPM pour de nouvelles expériences politiques, sous d’autres cieux. Plus cléments ? Nul ne saurait le dire. A ceux-ci s’ajoutent de nombreux cadres connus ou anonymes, qui ont démissionné du parti présidentiel pour diverses frustrations. La gestion du pouvoir ou le partage du gâteau n’y sont-ils pas pour quelque chose ? Certainement.

Après avoir fait élire 64 députés au sortir des élections législatives de 2013, le parti du tisserand, qui avait accueilli des élus attirés par les sirènes du pouvoir, s’est étiolé à l’Hémicycle. Les « oiseaux » politiques migrateurs ont déchanté et se sont, petit à petit volatilisés qui pour aller à l’ASMA-CFP, qui pour aller à l’URD ou ailleurs.

En outre, les difficultés de gestion du pouvoir, les promesses non tenues d’IBK, le « fondateur » du RPM, les querelles intestines au sein du parti ont découragé les cadres et militants les plus fragiles. Plus d’un responsable du parti s’interroge aujourd’hui sur les perspectives proches et lointaines. Ces questions se fondent sur l’apparent éloignement d’IBK de son parti.

« Je ne suis pas élu par le RPM mais par tout le peuple malien ». Par cette phrase répétée à loisir, le chef de l’Etat a fini par prendre ses distances de ses lieutenants politiques. C’est au point que le président du RPM, Dr Bokary Tréta est quasiment le seul chef de parti au pouvoir au monde à être actuellement au chômage ! L’homme est à la quête d’un point de chute politique ou administratif et, demeure en froid avec le président de la République, mentor du parti.

Par ailleurs, le fait qu’IBK est à son second (et ultime) mandat, du haut de ses 75 ans, le pousse à se désintéresser de la donne politique. Son seul souci sera d’achever tranquillement son mandat et de passer le témoin à un successeur conciliant et rénovateur susceptible de protéger ses arrières. Il ne s’impliquera pas dans la campagne pour les législatives à venir, éreinté par l’exercice du pouvoir. Ce qui défavorisera le parti vert et or, dont le succès aux législatives de 2013 n’était dû qu’à l’effet boomerang de l’élection d’IBK au palais de Koulouba.

De plus, la lassitude du peuple et des électeurs par rapport à la crise que traverse le pays, et la mauvaise gouvernance pourraient conduire à sanctionner le RPM  aux urnes.

Enfin, la gouvernance partagée ouverte par l’Accord politique de gouvernance du 2 avril 2019, sous l’égide du Premier ministre Boubou Cissé offre, le cas échéant, la possibilité à IBK de recomposer une nouvelle majorité parlementaire de soutien. Celle-ci peut ne pas compter sur une quelconque prééminence du RPM.

En définitive, à l’analyse, des raisons objectives  sérieuses existent pour conduire à une contre-performance électorale du parti au pouvoir à l’issue des élections législatives du 29 mars prochain.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb

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