Sur fond de tension autour de sa candidature aux législatives prochaines, l’honorable Diarra affirme avoir démissionné du parti du Tisserand pour maintenir le flambeau et continuer le travail qu’il a commencé. L’information a été rendue publique, le vendredi 14 février, à la faveur d’un point-presse, à la permanence des députés en commune IV du district de Bamako.
Déposé au profit d’un autre jeune du parti, en occurrence, Boubacar Magassouba, le vice-président du Bureau national de la jeunesse RPM, non moins Président de la commission du travail, l’emploi, la promotion de la Femme, la Jeunesse, des Sports et la protection de l’enfant de la 5e législature, l’honorable Moussa Diarra, a préféré rendre le tablier par lettre en date du 11 février 2020 adressée au BPN-RPM. Il l’a rendu publique sa démarche lors de la conférence en affirmant avoir démissionné du Bureau politique national et de toutes les instances du parti présidentiel. Cette décision, explique-t-il, fait suite à son ambition de participer aux élections législatives en cours.
Il était convenu, dit-il, d’annuler toutes les candidatures retenues pour les législatives avortées de 2018, mais la section RPM de la commune IV, lors d’une réunion récente, a décidé de maintenir le statu quo pour les élections législatives du 29 mars prochain. Une que le démissionnaire dit avoir prit pour une manière pour la section de l’écarter de la course à l’hémicycle. En effet, si le député Diarra n’a pas postulé en 2018, c’est parce qu’il était persuadé que lesdites élections étaient vouées au report. Il indique par ailleurs avoir senti son exclusion du parti et par conséquent le besoin d’aller tenter ses chances ailleurs.
Il a ainsi débarqué avec armes et bagage à la Codem pour une candidature à sa propre succession sous les couleurs de son nouveau parti et avec comme colistier Moussa Asmy Sangaré de l’ADP-Maliba.
Par-delà de ses explications, il semble qu’un autre facteur ait donné des accents singuliers à la démission du député. Aux journalistes français qui voulaient savoir s’il ne tient pas un double langage au plus haut sommet de l’Etat malien et «si les Français ne servent pas de boucs émissaires aux insuffisances de l’Etat malien », dans une interview accordée à nos confrères de RFI, le Président IBK avait présenté le député Moussa Diarra de singleton anti-malien en rupture de ban au sein de la majorité présidentielle. «Un député de la majorité, un ex-député de la majorité, en rupture de ban peut s’égayer et dire ce qu’il veut. Vous parlez du député Diarra, il est un singleton. Je ne crois pas que d’autres députés de la majorité aient été vus dans ces affaires-là. Bien sûr qu’un élément suffit pour que l’on en fasse tout un tas de problèmes. Je dis ceci très clairement, je dis qu’aujourd’hui, dans la situation où se trouve le Mali, que certains puissent s’aviser de donner dans ce chœur-là, que les forces dites étrangères partent du Mali, que les éléments étrangers partent du Mali, n’est pas du tout dans l’intérêt du Mali, c’est anti-malien, et par contre, cela sert les intérêts de ceux qui, dès l’abord l’avaient demandé.» Et de se poser la question de ce que serait le Mali et les Maliens aujourd’hui sans Serval. Et d’affirmer au passage que le Président français le connaît assez bien pour savoir que lui IBK ne passe pas par des subterfuges pour lui dire ce qu’il n’aurait pas le courage de lui dire.
Quoi qu’il en soit, le divorce est consommé entre IBK et le jeune député dont les relations n’ont jamais été au beau-fixe, apprend-on. Et cette sortie médiatique semble être la raison parmi tant d’autres ayant donné des accents d’une rupture totale à la démission du député Moussa Diarra.
Amidou KEÏTA
Source : Le Témoin